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Manifestations

Manifestation à Paris contre le non-lieu demandé sur Tchernobyl

Manifestation de quelques dizaines de personnes près du palais de justice de Paris pour protester contre le non-lieu demandé dans l'enquête sur les conséquences en France de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986. /Photo prise le 31 mars 2011/REUT

Manifestation de quelques dizaines de personnes près du palais de justice de Paris pour protester contre le non-lieu demandé dans l'enquête sur les conséquences en France de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986. /Photo prise le 31 mars 2011/REUT - -

PARIS (Reuters) - Quelques dizaines de personnes ont manifesté jeudi près du palais de justice de Paris pour protester contre le non-lieu demandé dans l'enquête sur les conséquences en France de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986.

PARIS (Reuters) - Quelques dizaines de personnes ont manifesté jeudi près du palais de justice de Paris pour protester contre le non-lieu demandé dans l'enquête sur les conséquences en France de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986.

Les manifestants, des personnes atteintes d'affection de la thyroïde et des militants écologistes, ont déployé brièvement des banderoles, juste avant une audience à huis clos de la cour d'appel qui devait examiner ce dossier.

La chambre de l'instruction doit décider si elle referme ou non définitivement, comme le demande le parquet général, une enquête pour "homicides et blessures involontaires, tromperie aggravée" ouverte depuis une décennie.

La décision devait être mise en délibéré après l'audience mais la chambre de l'instruction a d'ores et déjà suspendu début mars l'instruction de la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy.

Ce litige survient en pleine crise nucléaire au Japon, où les autorités tentent de maîtriser l'accident de la centrale endommagée par un séisme et un tsunami à Fukushima-Daiichi.

Une personne est mise en examen dans le dossier français, le scientifique spécialisé dans le nucléaire, Pierre Pellerin, 88 ans, poursuivi pour "tromperie aggravée".

Il est soupçonné d'avoir caché des informations qu'il détenait sur la radioactivité amenée par le nuage issu de l'explosion de Tchernobyl, le 26 avril 1986. Le nuage était passé sur une partie de la France du 30 avril au 5 mai 1986, notamment sur l'est du pays et sur la Corse.

Le dossier porte plus largement sur les plaintes de centaines de personnes souffrant d'affections de la glande thyroïde, classiques en cas de contamination radioactive.

Le parquet estime qu'aucun lien n'a pu être établi scientifiquement entre ces maladies et le passage du nuage. Concernant le professeur Pellerin, il considère qu'il est impossible de retenir l'intention de mentir sciemment.

Les associations de victimes estiment que le parquet veut étouffer l'instruction pour que ne soit pas posé le problème de la communication officielle sur un accident nucléaire.

Contrairement à d'autres gouvernements européens à l'époque, celui de Jacques Chirac en 1986 n'avait pris aucune mesure préventive, comme l'interdiction de consommer des produits frais ou la distribution de pilules d'iode à la population.

Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser