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Manifestation à Paris après l'assassinat des militantes kurdes

Manifestation à Paris à l'appel de plusieurs associations pour dénoncer l'assassinat de trois militantes kurdes dans la capitale, présenté comme un crime politique par la communauté kurde. /Photo prise le 12 janvier 2013/REUTERS/Christian Hartmann

Manifestation à Paris à l'appel de plusieurs associations pour dénoncer l'assassinat de trois militantes kurdes dans la capitale, présenté comme un crime politique par la communauté kurde. /Photo prise le 12 janvier 2013/REUTERS/Christian Hartmann - -

PARIS (Reuters) - Plus de 10.000 personnes se sont rassemblées samedi à Paris à l'appel de plusieurs associations pour dénoncer l'assassinat de...

PARIS (Reuters) - Plus de 10.000 personnes se sont rassemblées samedi à Paris à l'appel de plusieurs associations pour dénoncer l'assassinat de trois militantes kurdes dans la capitale, présenté comme un crime politique par la communauté kurde.

Les trois femmes, dont une membre fondatrice du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Sakine Cansiz, ont été retrouvées mortes dans les locaux du Centre d'information du Kurdistan, dans le Xe arrondissement, dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon les résultats de l'autopsie, elles ont toutes été tuées de plusieurs balles dans la tête.

Brandissant des drapeaux du Kurdistan ou à l'effigie du leader du PKK Abdullah Öcalan et scandant "Nous sommes tous le PKK", les manifestants, venus de France et d'autres pays européens, se sont réunis devant la gare de l'Est et devaient rejoindre la place du Colonel Fabien.

"Aujourd'hui, il y a une personne, un membre pilier du PKK qui a été tuée. C'est sûr et certain que ce n'est pas un règlement de comptes dans le parti", a dit à Reuters TV une jeune femme, Fintoz, qui accuse l'Etat turc et le gouvernement français de chercher à "couvrir un crime."

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a évoqué vendredi la piste d'un règlement de comptes interne au PKK pour expliquer le meurtre, estimant qu'ils pourraient avoir eu pour objectif de saborder les efforts de paix entre Ankara et le PKK.

La Turquie a récemment annoncé l'ouverture de discussions avec Abdullah Öcalan, condamné la réclusion à perpétuité et emprisonné sur l'île d'Imrali, au large d'Istanbul.

Le PKK, qui a pris les armes en 1984 afin d'obtenir un statut d'autonomie pour les Kurdes de Turquie, est considéré comme une organisation "terroriste" par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Recep Tayyip Erdogan a invité François Hollande à s'expliquer sur ses contacts avec l'une des militantes tuées.

"C'est directement trois personnes dont l'une était connue de moi et de beaucoup d'acteurs politiques parce qu'elle venait régulièrement nous rencontrer", a déclaré jeudi le président français.

"La France doit faire la lumière sur cet incident", a réagi le chef du gouvernement turc, dans un discours prononcé samedi devant les membres d'une organisation patronale.

"Le président français doit expliquer à l'opinion turque et au monde pourquoi il avait rencontré des membres d'une organisation terroriste", a-t-il poursuivi.

Noémie Olive avec Marine Pennetier