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La journaliste Caroline Fourest prise à partie à la Fête de L'Huma

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Prise à partie par une trentaine de militants, l'essayiste a dû annuler une intervention sur "Comment faire face au FN".

La journaliste et essayiste Caroline Fourest a été prise à partie samedi à la Fête de L'Humanité par une trentaine de militants qui l'ont contrainte à annuler une intervention sur "Comment faire face au FN", ont indiqué dimanche l'intéressée et les organisateurs.

Caroline Fourest, de même que le Parti de gauche, ont notamment mis en cause les "Indigènes de la République". La journaliste a mis en ligne une vidéo de l'épisode sur son blog.

"Des consignes circulaient depuis plusieurs jours, relayées notamment par le site oumma.com, les Indigènes de la République, les Indivisibles et des groupes d'extrême droite comme Egalité et réconciliation" pour empêcher ce débat, a déclaré Caroline Fourest .

"Fourest dégage !"

"Je suis au courant de cet incident. Comme d'habitude elle ment", a rétorqué dans un entretien téléphonique Houria Bouteldja, du Parti des Indigènes de la République. "Il n'y avait pas, à ma connaissance, d'éléments d'extrême droite dans ce groupe informel de protestataires, parmi lesquels effectivement des militants des Indigènes, des Indivisibles, des militants de gauche ou antiracistes".

"Nous considérons que Caroline Fourest est une des principales propagandistes de l'islamophobie en France. Il nous paraît inconcevable que quelqu'un que l'on considère comme islamophobe aille faire la leçon au FN", a poursuivi Houria Bouteldja.

Confirmant une information du Parisien.fr, la journaliste a raconté avoir été "huée" à son arrivée par 30 à 40 personnes, aux cris de "Fourest dégage !". Elle a affirmé avoir été la cible d'attitudes menaçantes.

"À mon grand regret, j'ai dû repartir sans avoir parlé du racisme et du FN", a déclaré la journaliste.

"Délit de blasphème"

"Avant même que Caroline Fourest ne prenne la parole, un groupe a tenté d'occuper la tribune", a expliqué un membre de l'organisation. "Nous ne voulions pas céder mais pour éviter que cela dégénère et tourne en bagarre", Caroline Fourest n'est pas intervenue et "a été raccompagnée a Paris".

Dans un communiqué, le Parti de gauche a dénoncé "la volonté de la part de certains groupuscules violents de salir la Fête de L'Humanité et de rétablir une sorte de 'délit de blasphème' absolument inacceptable", citant Les indigènes de la République ou des animateurs du site oumma.com.

Un incident similaire s'était déjà produit en février lors d'une conférence de la journaliste à l'Université Libre de Bruxelles (ULB).