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La grève des ports français inquiète le secteur pétrolier

L'appel à la grève lancé jusqu'à dimanche dans les ports français, ici à Marseille, par la CGT inquiète le secteur pétrolier qui déplore un ralentissement de l'activité des raffineries. /Photo prise le 1er octobre 2010/ REUTERS/Jean-Paul Pélissier

L'appel à la grève lancé jusqu'à dimanche dans les ports français, ici à Marseille, par la CGT inquiète le secteur pétrolier qui déplore un ralentissement de l'activité des raffineries. /Photo prise le 1er octobre 2010/ REUTERS/Jean-Paul Pélissier - -

MARSEILLE (Reuters) - L'appel à la grève lancé jusqu'à dimanche dans les ports français par la CGT inquiète le secteur pétrolier qui déplore un...

MARSEILLE (Reuters) - L'appel à la grève lancé jusqu'à dimanche dans les ports français par la CGT inquiète le secteur pétrolier qui déplore un ralentissement de l'activité des raffineries.

L'activité du Grand port maritime de Marseille (GPMM) était totalement à l'arrêt vendredi en raison d'un mouvement national contre la réforme portuaire.

Le GPMM, premier port de France, comprend les terminaux pétroliers de Fos-Lavera, paralysés depuis lundi par un mouvement social et où une quarantaine de navires étaient bloqués vendredi en attente de déchargement.

"Toutes les raffineries (des terminaux de Fos-Lavera) ont réduit leur activité", a déclaré à Reuters Jean-Louis Schilansky, délégué général de l'Union française des industries pétrolières (Ufip).

Une grève de deux à trois semaines risquerait de provoquer une fermeture des raffineries et affecterait l'approvisionnement pour les consommateurs, a-t-il ajouté.

La Fédération nationale CGT des Ports et Docks a lancé un appel à la grève jusqu'à dimanche dans tous les ports français pour s'opposer à la mise en place d'une nouvelle convention collective prévue par la réforme portuaire.

Le mouvement réclame également la prise en compte de la pénibilité des métiers dans le secteur dans le cadre de la réforme des retraites.

Tous les accès du port de Marseille étaient bloqués vendredi, a dit à Reuters le secrétaire général CGT des agents du port, Pascal Galéoté.

Le trafic passagers entre la Corse et le continent devrait être épargné mais des retards sont à prévoir, a-t-il ajouté.

RISQUE DE DURCISSEMENT

"La situation est bloquée, sans alternative ni projet favorable à une reprise", a dit Pascal Galéoté. "On peut donc rapidement se diriger vers un schéma de durcissement de nos actions qui pourront prendre plusieurs formes y compris vers les secteurs les plus fragiles habituellement épargnés."

A Rouen, le mouvement affectait vendredi le trafic de conteneurs mais pas l'activité des céréales, a-t-on appris auprès des autorités portuaires.

L'activité était en revanche totalement bloquée à Bordeaux et sur le port commercial de La Pallice, à La Rochelle. Le port de Sète n'était pas touché mais devrait rejoindre le mouvement samedi et dimanche.

Huit navires étaient bloqués dans les différents terminaux du port de Nantes/Saint-Nazaire et plusieurs autres stationnaient en attente au large de l'estuaire de la Loire. Le mouvement y était suivi par pratiquement 100% des dockers et des personnels portuaires, selon la CGT.

Les terminaux pétroliers n'y étaient en revanche pas affectés, selon une source proche des autorités portuaires.

"Lors de la réforme portuaire, la reconnaissance de la pénibilité de nos métiers avait été actée par décret mais, depuis plusieurs semaines, les négociations n'avancent plus", a expliqué à Reuters Yves Tual, secrétaire général de la CGT Ports et Docks de Nantes/Saint-Nazaire.

Les grévistes s'opposent à la réforme portuaire mais s'inscrivent aussi dans le mouvement plus général contre la réforme des retraites, a-t-il ajouté.

"Les deux sont liés : si on recule l'âge de la retraite, on recule mécaniquement le départ des personnels touchés par la pénibilité", a dit Yves Tual, qui réclame la retraite à 55 ans pour les agents concernés.

Jean-François Rosnoblet, avec Guillaume Frouin à Nantes et Sybille de la Hamaide à Paris, édité par Patrick Vignal