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La grève coûte 8 à 10 millions d'euros par jour, dit Air France

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PARIS (Reuters) - La grève entamée lundi dernier coûte à Air France de 8 à 10 millions d'euros par jour en termes de résultats d'exploitation, a...

PARIS (Reuters) - La grève entamée lundi dernier coûte à Air France de 8 à 10 millions d'euros par jour en termes de résultats d'exploitation, a annoncé jeudi une porte-parole de la compagnie.

Ce chiffre comprend notamment les indemnisations des passagers et les modifications des réservations ainsi que les coûts des centres d'appels et des quelque 170.000 textos et courriers électroniques envoyés au passagers, a-t-elle précisé.

Le ministre des Transports, Thierry Mariani, a affirmé lors des questions d'actualité au Sénat qu'Air France était pratiquement la seule compagnie touchée par la grève et que les pilotes étaient "quasiment les seuls à faire grève".

Air France prévoit d'assurer jeudi la plupart de ses vols pour le dernier de quatre jours d'un mouvement social contre un projet d'encadrer le droit de grève dans les transports aériens.

Selon les prévisions de la compagnie, 65% de ses vols long-courriers et 75% de ses vols court et moyen-courriers devraient être maintenus.

Le ministre des Transports recevra vendredi les syndicats représentatifs du transport aérien, dont le Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL), pour tenter d'éviter une seconde grève.

"On ira en intersyndicale mais le ministre aurait pu gagner trois jours en recevant les organisations dès le début de la grève", a déclaré David Ricatte, de la CGT Air France.

L'intersyndicale menace d'une deuxième grève de quatre jours à partir du 15 février contre la proposition de loi du député UMP Eric Diard visant à instaurer un service garanti dans les transports aériens.

MENACE D'UNE NOUVELLE GRÈVE

Les discussions s'annoncent délicates, car Thierry Mariani a réaffirmé jeudi le soutien du gouvernement à la proposition de loi, dans laquelle les syndicats voient une atteinte au droit de grève.

"Est-ce que le gouvernement entend soutenir et continuer à soutenir cette proposition de loi, la réponse est 'oui'", a-t-il dit devant les sénateurs.

Prié de dire si la réunion au ministère pourrait permettre de dénouer le conflit, David Ricatte a dit s'attendre à ce que le ministre propose une modification du calendrier de l'examen du texte "afin d'éviter une nouvelle grève pendant les vacances de février".

"On ne tire pas de plans sur la comète, on attend de voir", a dit le syndicaliste.

Thierry Mariani a assuré de son côté que le gouvernement n'entendait pas porter atteinte au droit de grève. "Cette loi ne concerne pas le droit de grève, elle touche simplement à l'organisation des transports en cas de conflit", a-t-il dit.

Le texte adopté en première lecture à l'Assemblée le 24 janvier doit être en principe examiné au Sénat le 15 février, avant de revenir le 22 février en nouvelle lecture devant les députés, qui ont le dernier mot.

Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, souhaité mercredi que la proposition de loi soit définitivement adoptée avant les élections, tout en se montrant circonspect sur le calendrier parlementaire.

Le texte prévoit une déclaration préalable des grévistes 48 heures avant le conflit et une prévision de trafic pour les usagers, au plus tard 24 heures avant le début de la grève, comme à la SNCF ou à la RATP.

Le gouvernement avait inscrit cette proposition à l'ordre du jour des travaux de l'Assemblée le 20 décembre, au moment où une grève des agents de sûreté perturbait l'activité des aéroports.

James Regan et Gérard Bon, édité par Yves Clarisse