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Manifestations

Inquiétudes après une nouvelle manifestation anti-Roms

Vestiges d'un campement de Roms dans un quartier du nord de Marseille, où la police est intervenue jeudi pour un différend avec des habitants avant de finalement accompagner les Roms à l'extérieur du quartier. Le Parti de gauche, les écologistes et des or

Vestiges d'un campement de Roms dans un quartier du nord de Marseille, où la police est intervenue jeudi pour un différend avec des habitants avant de finalement accompagner les Roms à l'extérieur du quartier. Le Parti de gauche, les écologistes et des or - -

PARIS (Reuters) - Le Parti de gauche, les écologistes et des organisations de défense des droits de l'homme ont exprimé leur inquiétude samedi et...

PARIS (Reuters) - Le Parti de gauche, les écologistes et des organisations de défense des droits de l'homme ont exprimé leur inquiétude samedi et demandé au gouvernement d'agir après l'évacuation sous la pression de riverains d'un camp de Roms à Marseille, puis une manifestation anti-Roms à Lille.

Ce sujet avait déjà déclenché une vive polémique sous le mandat Sarkozy, jusqu'à la Commission européenne, lorsque le gouvernement d'alors s'en était pris officiellement à cette catégorie de population. Il persiste sous la nouvelle majorité, qui poursuit le démantèlement de camps illégaux à condition qu'il soit autorisé judiciairement.

La manifestation de Lille, qui a réuni samedi plusieurs centaines de personnes sous l'égide d'élus de la commune de Cysoing, visait à protester contre l'éventuelle implantation de Roms évacués en août de la banlieue lilloise. Des élus du Front national ont été expulsés du cortège, rapportent des médias.

A Marseille jeudi, la police est intervenue pour un différend entre des Roms et des habitants d'un quartier du nord de la ville. Elle a finalement accompagné les Roms à l'extérieur de ce quartier. Quelques vestiges de leur présence ont ensuite été incendiés, selon la version du ministère de l'Intérieur.

Le parti Europe écologie-Les Verts, membre du gouvernement, a qualifié ces actes à Marseille d'"inqualifiables et inadmissibles".

"Il n'est pas tolérable en République qu'un groupe de personnes privées, quel qu'il soit, puisse décider de ses règles et les appliquer en toute autonomie, au mépris des règles élémentaires de la justice et de notre vivre ensemble", écrit le parti dans un communiqué.

Ils demandent une enquête sur l'affaire de Marseille et l'application d'une circulaire interministérielle du 26 août prévoyant un dispositif de concertation pour accompagner les Roms dans l'attente d'une décision judiciaire sur leurs campements.

La manifestation de Lille a également suscité plusieurs réactions indignées. Le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon a demandé au gouvernement l'interdiction de telles expressions.

"La République ne saurait accepter de tels évènements. Un maire ne peut pas outrepasser la loi républicaine, les habitants n'ont pas le droit de manifester publiquement des opinions racistes", dit-il dans un communiqué.

Le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) a également protesté contre les affaires de Marseille et Lille et le fait que la police, manque selon lui à ses responsabilités.

"Le Conseil national du MRAP interpelle le gouvernement pour qu'il condamne de tels actes, et exige de lui qu'il prenne des mesures immédiates et fermes pour éviter leur renouvellement", écrit-il.

L'Union française des associations tziganes demande au gouvernement une audition car elle se dit "en état de choc" depuis l'affaire de Marseille. Une marche pour la dignité du monde Rom doit être organisée partout en Europe et notamment à Paris le 7 octobre, rappelle-t-elle.

De culture et de langue distincte des "gens du voyage" français, les Roms viennent de Roumanie, de Bulgarie et de Hongrie, pays membres de l'Union européenne accusés par des organisations de défense des droits de l'homme de discrimination envers cette minorité.

On estime entre 15.000 et 20.000 le nombre de Roms vivant en France, généralement dans des campements insalubres en périphérie des grandes villes. Environ 3.000 Roms vivraient dans les Bouches-du-Rhône, dont la moitié à Marseille.

Thierry Lévêque