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Manifestations

Grève des fonctionnaires pour le pouvoir d'achat

Manifestation du 1er mai 2014 contre l'austérité.

Manifestation du 1er mai 2014 contre l'austérité. - -

La mobilisation de jeudi fera figure de test après celle, plutôt clairsemée, du 1er mai. La grogne des fonctionnaires se cristallise sur le gel du point d'indice des fonctionnaires décidé par le gouvernement, et sur un pouvoir d'achat en berne. Manuel Valls a adressé par courrier une fin de non-recevoir aux revendications syndicales.

C'est un cadeau dont François Hollande aurait sans doute préféré se passer: les fonctionnaires fêteront jeudi le deuxième anniversaire de son arrivée à la tête du pays en descendant dans la rue pour exprimer leur grogne sur le pouvoir d'achat.

Constatant "que le gouvernement demeure sourd à leurs exigences en matière de salaires et d'emploi public", sept syndicats (CFDT, CFTC, CGT, FA-FP, FSU, Solidaires et Unsa) ont lancé un appel commun aux plus de 5 millions d'agents pour qu'ils se mobilisent "massivement", notamment par la grève. Force Ouvrière les a aussi appelés de son côté à cesser le travail.

Manuel Valls, lui, durcit le ton dans un courrier adressé aux syndicats, pour leur signifier une fin de non-recevoir. "Les mesures fortes que j'ai annoncées le 16 avril dernier afin de stimuler notre économie et de créer davantage de richesse et d'emplois impliquent des efforts de l'ensemble de la société française", justifie le Premier ministre dans ce courrier daté du 13 mai, révélé par Les Echos.

Le gel du point d'indice est "inacceptable"

Plus de cent rassemblements et manifestations sont prévus dans 85 départements, dont une manifestation débutée à 14 heures à Paris, depuis Denfert-Rochereau, en présence de Laurent Berger (CFDT) et Thierry Lepaon (CGT).

Pour les syndicats, l'annonce par le gouvernement Valls du maintien du gel du point d'indice jusqu'en 2017 est "inacceptable". Ils pointent la dégradation du pouvoir d'achat due à l'absence de revalorisation depuis 2010 de ce point, qui sert de base au calcul des salaires (hors primes et indemnités).

Mais une augmentation de 1% de sa valeur coûterait 1,8 milliard d'euros pour les trois fonctions publiques (Etat, territoriale et hospitalière), alors que le gouvernement entend économiser 50 milliards d'ici 2017.

Les coups de pouce relèvent du "symbole"

Devant l'Assemblée nationale, la ministre de la Fonction publique Marylise Lebranchu a admis la semaine dernière "un certain nombre de difficultés, en particulier concernant le pouvoir d'achat de nos fonctionnaires". "Pour y répondre, le choix a été fait dans une situation difficile, d'augmenter les catégories C, c'est-à-dire les moins payés d'entre eux", a-t-elle souligné. Elle a aussi réaffirmé qu'elle envisageait de demander "des gestes de solidarité à la haute fonction publique".

Mais pour les syndicats, ces mesures relèvent du "symbole". Le coup de pouce pour les bas salaires "sera vite rattrapé", estime ainsi Brigitte Jumel (CFDT), tandis que Bernadette Groison (FSU) souligne que la ponction sur les hauts salaires reste aussi "dans la symbolique".

Cette mobilisation aura valeur de test à quelques jours d'une première réunion de négociation, le 19 mai, sur les parcours professionnels (carrières, grilles de rémunération, primes, etc.), des discussions qui devraient durer jusqu'en mars 2015.

D. N. avec AFP