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Grève à la SNCM : la colère des Corses

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La grève des marins CGT de la SNCM, qui assure la desserte maritime de la Corse avec le continent, est entrée dans sa deuxième semaine ce mercredi. Un mouvement qui affecte les petits patrons, les commerçants et les hôteliers de l'île, qui n'en peuvent plus des grèves à répétition de la compagnie.

C'est le ras-le-bol en Corse après plus d'une semaine de grève des marins CGT de la SNCM (Société nationale maritime Corse), qui assure la desserte avec le continent. Mercredi, cela faisait 8 jours que la majorité des ferries de la compagnie étaient bloqués à quai. La CGT des marins de Marseille (Bouches-du-Rhône) réclame l'application des lois sociales françaises à bord des navires de la compagnie concurrente privée Corsica Ferries, battant pavillon italien et dont les équipages sont multinationaux. La CGT accuse Corsica Ferries de « concurrence déloyale ». Sauf que ce mouvement, qui a déjà pénalisé quelque 20.000 passagers et provoqué des pertes d'environ 2 millions d'euros, exaspère la population corse. Ce mercredi matin les syndicats professionnels, les organisations de transporteurs, de l'hôtellerie, des producteurs agricoles et du bâtiment se réunissaient à la chambre de commerce de Bastia, et se disent prêts à des actions coup de poing si la grève se poursuit.

« Nous sommes excédés par cette prise en otage permanente de la CGT »

Une colère exprimée par Agathe Albertini, la présidente de l'Union des métiers de l'industrie hôtelière corse : « Nous sommes excédés par cette situation, cette prise en otage permanente de la CGT. Cela a des conséquences graves. Nous avons moins de monde dans nos établissements. D’habitude en mai on a des taux d’occupation autour de 85 à 95%. Aujourd’hui on va se contenter de 70%. Chaque année, il y a des grèves : en début de saison, en fin de saison… Ce n’est plus vivable ».

Des rayons de grandes surfaces vides

Les touristes manquent à l’appel, mais aussi les matériaux et matières premières transportés par les bateaux de la SNCM. « Il nous manque des matériaux pour livrer des chantiers, explique Serge Santunione, patron d’une entreprise du bâtiment et président du Medef de Corse. Des rouleaux de moquettes pour finir un hôtel, des boulons pour maintenir une charpente… Le moindre petit artisan qui a besoin localement de matériel pour finir un chantier n’est pas certain de le recevoir demain et après-demain. Cela a remet en cause tous les plannings. Imaginez si tous les matins vous aviez un doute sur la possibilité de mener à bien votre commerce ou votre chantier. C’est devenu insupportable ».
Plus grave, certains rayons dans les grandes surfaces de l’île sont vides et des produits médicaux pourraient manquer dans les prochains jours dans les hôpitaux.

La Rédaction avec Aurélia Manoli