BFMTV
Manifestations

Des milliers de manifestants défilent contre l'austérité

Des milliers de personnes ont commencé à défiler mardi à travers toute la France (comme ici à Marseille) pour dire non à l'austérité imposée selon eux par l'Union européenne et réclamer une véritable politique de croissance, à cinq jours du second tour de

Des milliers de personnes ont commencé à défiler mardi à travers toute la France (comme ici à Marseille) pour dire non à l'austérité imposée selon eux par l'Union européenne et réclamer une véritable politique de croissance, à cinq jours du second tour de - -

PARIS (Reuters) - Des milliers de personnes ont commencé à défiler mardi à travers toute la France pour dire non à l'austérité imposée selon eux par...

Des milliers de personnes ont commencé à défiler mardi à travers toute la France pour dire non à l'austérité imposée selon eux par l'Union européenne et réclamer une véritable politique de croissance à cinq jours du second tour de la présidentielle. Près de 290 cortèges sont annoncés par la CGT, dont l'un dans l'après-midi à Paris, où les marcheurs auront été précédés par une manifestation du Front national et où ils défileront pendant un meeting politique organisé par le président sortant.

L'intersyndicale (CFDT, CGT, FSU, Solidaires et Unsa), promet qu'il n'y aura pas de message politique sur les banderoles des défilés du 1er-Mai mais la CGT, à la différence des autres organisations, a appelé à "battre Nicolas Sarkozy". A Marseille, environ 20.000 personnes, selon les syndicats, ont manifesté pour un défilé plus social que politique. "Cela lui donne un parfum particulier, mais nous ne mettons pas pour autant nos exigences revendicatives dans la poche", a affirmé la déléguée départementale de la CGT, Mireille Chessa.
La banderole de tête derrière laquelle tous les syndicats, à l'exception de FO, ont défilé, résumait cet état d'esprit. "Contre les politiques d'austérité, travailleurs unis, pour le progrès social", pouvait-on y lire. Les salariés de Fralib, qui depuis presque deux ans s'opposent à la fermeture du dernier site en France à fabriquer les tisanes Eléphant, ont ouvert le cortège.

Hollande à Nevers

Tous les partis de gauche se sont discrètement associés à la manifestation où les slogans hostiles à Nicolas Sarkozy ont été peu nombreux. Seules quelques pancartes disséminées dans le cortège ont ouvertement demandé son départ sur un ton autoritaire -"Sarko, les drapeaux rouges te disent dégage !"-, voire par un "Sarko gît" expéditif.
Environ 1.500 personnes ont défilé à Mulhouse et 4.500 à Strasbourg, selon un constat fait sur place par Reuters, une participation importante pour l'Alsace, alors que la région est au mitan des vacances de printemps et que la CFDT ne participait pas, en tant qu'organisation, à la manifestation.
A Strasbourg, où les salariés du fabricant de chariots Caddie, en redressement judiciaire, ouvraient le défilé, seuls quelques slogans rappelaient directement l'élection présidentielle, comme ce "Si t'es contre Sarkozy, tape dans tes mains", entonné par l'orchestre de la CGT. A Paris, les délégations du Parti socialiste et du Front de gauche devraient rester en queue du défilé pour ne pas gêner les syndicalistes et François Hollande a choisi de rendre hommage à Nevers (Nièvre) à Pierre Bérégovoy, le Premier ministre de François Mitterrand qui s'est suicidé il y exactement 19 ans.

Les leaders syndicaux voient comme une "provocation" la décision de Nicolas Sarkozy d'organiser son propre rassemblement sur le travail après avoir dénoncé depuis le début de la campagne "ces corps intermédiaires" que sont les syndicats. "Le 1er-Mai appartient aux travailleurs et à personne d'autre", a dit mardi François Chérèque sur BFM TV. Le secrétaire général de la CFDT, qui ne donne pas de consigne de vote, estime que le discours de Nicolas Sarkozy sur le travail est devenu "insupportable". "Chaque fois qu'il y a eu dans l'Histoire une mainmise du politique sur cette fête (du 1er-Mai-NDLR), c'était dans un contexte de dérive antidémocratique", a-t-il dit lundi dans un entretien publié par Libération.