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COR-Barak demande la mobilisation de quelque 75.000 réservistes

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GAZA (Reuters) - Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a demandé vendredi la mobilisation de quelque 75.000 réservistes pour la bande de Gaza, alors que les activistes de l'enclave palestinienne poursuivaient pour la troisième journée consécutive leurs tirs de roquettes, visant notamment Jérusalem et Tel Aviv.

Les tirs en provenance de la bande de Gaza se limitaient jusqu'ici au sud de l'Etat hébreu mais, pour la première fois depuis la guerre du Golfe en 1991, l'alerte aérienne a dû être déclenchée jeudi soir à Tel Aviv.

L'espoir d'une trêve, un moment évoquée à l'occasion de la visite dans l'enclave côtière palestinienne du Premier ministre égyptien, Hicham Kandil, s'est vite volatilisé.

Israël, qui a commencé à rappeler 16.000 réservistes, a massé des troupes et des blindés près de la frontière avec Gaza, et la perspective d'une offensive terrestre en prolongement des raids aériens s'est encore accrue quand des sources politiques ont annoncé qu'Ehud Barak avait demandé le feu vert du gouvernement pour mobiliser 75.000 autres militaires.

L'armée israélienne a en outre annoncé la fermeture de trois routes menant à l'enclave ou longeant la frontière, ce qui accrédite la thèse de l'imminence d'une opération au sol.

"Les forces de défense israéliennes vont continuer à frapper durement le Hamas et sont prêtes à étendre leur action à l'intérieur de Gaza", a par ailleurs averti vendredi le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

En décembre 2008 et janvier 2009, Israël a mené une offensive de trois semaines à Gaza, l'opération "Plomb durci" qui a fait 1.400 morts parmi les Palestiniens et treize chez les Israéliens.

Depuis mercredi et le lancement par Israël de l'opération "Pilier de défense", les affrontements ont fait 28 morts palestiniens, dont douze militants, parmi lesquels le chef de la branche armée du Hamas, et 16 civils, dont huit enfants et une femme enceinte.

En Israël, un tir de roquette palestinien a tué jeudi trois civils, à 25 km de Gaza.

Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis juin 2007, a revendiqué vendredi le tir d'une roquette Kassam en direction de Tel Aviv. L'engin a fini sa course dans la mer au large de la capitale économique israélienne, que deux roquettes avaient déjà visée jeudi.

Le mouvement islamiste a ensuite tiré une autre roquette Kassam en direction de Jérusalem, à 70 km de la bande de Gaza, où les sirènes ont retenti pendant moins d'une minute.

Selon les médias israéliens, cette roquette, la première à atteindre les environs de Jérusalem depuis 1970, est tombée en dehors de la ville et n'a fait aucune victime.

SOUTIEN DE L'ÉGYPTE ET DE LA TURQUIE À GAZA

Dans la matinée, alors qu'une cinquantaine de roquettes s'abattaient dans le sud d'Israël, le Hamas a accusé l'aviation israélienne d'avoir visé la demeure du responsable du mouvement islamiste pour le sud de la bande de Gaza. L'armée israélienne a affirmé n'avoir mené aucune opération en raison de la visite sur place du Premier ministre égyptien.

Ce dernier est resté quelques heures sur place pour exprimer le soutien de l'Egypte au Hamas. "L'Egypte ne ménagera aucun effort pour tenter de mettre fin à l'agression (israélienne) et parvenir à une trêve", a dit Hicham Kandil.

Le président égyptien, Mohamed Morsi, a affirmé que son pays n'abandonnerait pas le territoire palestinien à son sort et a qualifié les raids israéliens d'"agression flagrante contre l'humanité".

"L'Egypte d'aujourd'hui n'est pas l'Egypte d'hier et les Arabes d'aujourd'hui ne sont pas les Arabes d'hier", a-t-il souligné.

Des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes d'Egypte pour exprimer leur solidarité à la population de Gaza.

En Turquie, le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a dénoncé les raids israéliens, y voyant une manoeuvre de politique intérieure avant les élections législatives de janvier dans l'Etat hébreu.

Il a précisé qu'il évoquerait la crise actuelle avec Mohamed Morsi ce week-end au Caire. Le Premier ministre turc a ajouté qu'il aurait également dans la journée une conversation téléphonique avec le président américain Barack Obama.

Ankara, a-t-il poursuivi, voudrait aussi contacter le président russe Vladimir Poutine, face à l'éventualité d'une offensive terrestre de Tsahal dans l'enclave côtière palestinienne.

Ban Ki-moon, secrétaire général de l'Onu, a exhorté l'Etat hébreu et le Hamas à cesser leur "dangereuse escalade" dans la bande de Gaza, et se rendra en Israël et en Egypte la semaine prochaine pour tenter de contribuer à l'instauration d'une trêve.

Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Rafik Abdesslem, ira quant à lui à Gaza samedi pour exprimer le soutien de la Tunisie au Hamas.

A Bruxelles, la haute représentante de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a dit son inquiétude devant la montée des tensions. Elle a demandé la fin des tirs de roquettes en Israël et a appelé l'Etat hébreu à la retenue.

Avec la rédaction de Jérusalem, Guy Kerivel et Julien Dury pour le service français, édité par Jean-Philippe Lefief