Barrages routiers contre l'écotaxe: ralentissements et bouchons dans toute la France

"Je ne vais pas dire aujourd'hui que l'écotaxe c'est fini aujourd'hui", a réagi Benoît Hamon.

Les transporteurs routiers ont mis en place samedi matin des barrages filtrants dans quinze régions françaises, provoquant ralentissements et bouchons sur plusieurs grands axes, dans le cadre de leur journée d'actions contre l'écotaxe."L'avantage, si je puis dire, avec les routiers, c'est qu'il n'y a pas besoin de beaucoup de monde pour mettre le bazar, et forcément cela a de l'impact", a déclaré samedi matin le ministre délégué à la Consommation Benoît Hamon.

"Je ne vais pas dire aujourd'hui que l'écotaxe c'est fini aujourd'hui, alors que c'est suspendu et transféré à une mission parlementaire. La suspension de l'écotaxe, c'était environ 900 millions d'euros en moins pour des travaux d'infrastructures. Si on ne prélève pas avec l'écotaxe, il faut trouver une autre recette", a-t-il souligné.

"Tout se déroule comme prévu, et des camions continuent encore d'arriver sur les sites de blocage", a indiqué à l'AFP vers 10 heures 30 Gilles Mathelié-Guinlet, secrétaire national de l'Organisation des transports routiers européens, à l'appel du mouvement.

26 barrages

A 10h45, le Centre national d'informations routières (CNIR) relevait une quinzaine de zones où la circulation était difficile, en raison de barrages filtrants et d'opérations escargots.

Un total de 4.000 camions sont attendus, sur 26 barrages filtrants répartis sur le territoire. L'organisation patronale demande l'abandon pur et simple de l'écotaxe, dont aucune date de mise en place n'a été arrêtée par le gouvernement.

Au total, 26 barrages doivent être mis en place. Lors de la précédente manifestation organisée par l'OTRE il y a quinze jours, 19 points de manifestation avaient été recensés. 2.100 poids lourds selon le ministère de l'Intérieur, 4.000 selon la fédération, avaient créé des ralentissements autour des grandes villes.

Différer les déplacements

En Ile-de-France, le Centre national d'informations routières fait état de ralentissements "très importants" sur l'A4, l'A6 et à la jonction entre l'A1 et l'A3, et conseille de "contourner" ces autoroutes. Et en Haute-Saône, la N19 est même coupée dans les deux sens à hauteur de Vesoul.

Dans la région nord, l'A1 est coupée à hauteur de Survilliers dans le Val d'Oise, dans le sens province/Paris a indiqué Bison Futé, signalant des bouchons de 4 km sur trois voies. Deux points de blocage sont installés en Champagne Ardenne, à Reims et à Vitry-le-François (Marne) sur les nationales 4 et 44, voies de passage vers Paris et la Belgique.

Dans l'est, un barrage filtrant sur la N19 près de Vesoul en Franche-Comté, stoppe les poids lourds mais laisse passer les voitures. Trois barrages ont été mis en place en Lorraine dont celui de Phalsbourg où les manifestants ont déroulé des banderoles "Non à l'écotaxe", "Ecotaxe=racket", a constaté un photographe de l'AFP.

A Nantes, une trentaine de camions garés à l'entrée de la ville ralentissent la circulation sans la bloquer, et les manifestants installés sur le pont routier de Morlaix doivent ensuite se rendre à Carhaix (Finistère) au rassemblement des Bonnets rouges.

Blocage des camions seulement

Dans le sud, des camions sont encore en train de converger vers les points de barrage, mais l'A8 et l'A51 connaissent déjà des ralentissements. A Toulouse, quelque 200 camions participent à une opération escargot sur la rocade extérieure. Rhône-Alpes n'est pas en reste avec notamment 15 kilomètres d'embouteillages sur l'A480 et la rocade sud de Grenoble, selon le CRICR, tandis qu'en Bourgogne, l'accès à l'A6 est fermé à Châlon sud.

Sur plusieurs sites, les manifestants et leurs camions bloquent les poids lourds, mais laissent passer les voitures.

Les autres fédérations du secteur n'appellent pas leurs adhérents à manifester. Toutefois, affirme l'OTRE, des adhérents ou des unions régionales d'autres organisations participeront au mouvement.

A.D. avec AFP