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Manifestations

A Paris, le mouvement #NuitDebout a repris

Les "Nuits Debout", place de La République à Paris, le 11 avril 2016.

Les "Nuits Debout", place de La République à Paris, le 11 avril 2016. - Joël Saget - AFP

Des centaines de personnes se sont une nouvelle fois massées sur la place de la République à Paris lundi soir, malgré le démantèlement du campement le matin même.

"Nuit debout" de retour place de la République à Paris. Malgré le démantèlement de son campement le matin, le mouvement a repris lundi en fin de journée. 

De nouveau des centaines de personnes

Des centaines de personnes ont convergé en fin d'après-midi à République, où étaient aussi présents de nombreux policiers, et la foule noircissait encore la place dans la soirée.

Depuis onze jours, cette esplanade du cœur de la capitale est devenue l'épicentre d'un mouvement citoyen inédit, lancé au soir du 31 mars contre le projet de loi de réforme du code du Travail "et le monde qui va avec", qui a essaimé dans plus d'une cinquantaine de villes. Les manifestants se sont retrouvés chaque soir, souvent par milliers, dans une ambiance de kermesse et de forum altermondialiste. Mais leur autorisation de se réunir a expiré dimanche soir.

L'évacuation de lundi matin, qui s'est déroulée sans heurts, a vidé la place de ses stands, tentes et matelas. La préfecture de police de Paris expliquait toutefois dans la journée qu'"une nouvelle déclaration de manifestation a été déposée, signifiant que le mouvement pourra reprendre lundi soir".

"La lutte continue"

"La lutte continue, on n'est pas fatigués", résumait un slogan lancé par les manifestants parisiens place de la République lundi soir. 

"Ils ont voulu nous enterrer, mais ils ont oublié que nous étions des graines et que nous allons repousser!", a lancé à la foule Fanny, de la commission écologie lors d'une Assemblée générale.

Après l'assemblée générale, une réunion entre les référents des différentes "commissions" qui composent le mouvement était prévue vers 21 heures pour "discuter de comment organiser la suite", a précisé l'une des initiatrices du mouvement, qui se fait appeler Camille.

Partir? Rester? Occuper un autre lieu? De nombreuses questions ont été soulevées par les incidents dans la nuit de samedi à dimanche, lorsque quelques centaines de personnes ont voulu se rendre au domicile du Premier ministre Manuel Valls. Huit personnes ont été interpellées et des dégradations déplorées par les autorités. 

#Marmitegate

Lundi soir, une image a été particulièrement remarquée sur les réseaux sociaux: une marmite de soupe a été jetée dans le caniveau par des CRS, qui selon le Huffington Post avaient ordre de bloquer tout ravitaillement.

"Nuit debout" aussi en province

En province aussi, pas question de baisser les bras. A Lille, les organisateurs se disaient "motivés comme jamais" et appellaient sur leur page Facebook à venir "nombreux" place de la République.

A Lyon, plusieurs centaines de personnes s'étaient retrouvées samedi soir place Guichard. "Le désir de tout le monde est de prendre plus de pouvoir sur nos sociétés et nos vies", résumait Cyril, l'un des organisateurs. 

Sur Facebook, les organisateurs du mouvement toulousain demandaient de rapporter bâches, cordes, palettes et lampes frontales, se préparant pour un véritable campement lundi soir, rebaptisé "42 mars".

V.R. avec AFP