BFMTV
Manifestations

200 pompiers manifestent contre la mise en cause d'un des leurs

Des pompiers ont manifesté lundi à Amiens contre la condamnation d'un de leurs collègues (photo d'illustration).

Des pompiers ont manifesté lundi à Amiens contre la condamnation d'un de leurs collègues (photo d'illustration). - Kenzo Tribouillard - AFP

200 pompiers ont manifesté dans les rues d'Amiens ce lundi pour protester contre une décision du tribunal à l'encontre d'un collègue. En 2011, celui-ci avait brûlé un feu rouge au volant d'un camion d'intervention, ce qui avait coûté la vie au conducteur d'un scooter. 

Ils étaient 200 ce lundi dans les rues d'Amiens, dans la Somme. Deux cents sapeurs-pompiers en uniforme ont défilé pour réclamer des règles "claires et précises" en matière de circulation des véhicules d'intervention. L'origine de leur colère? La condamnation pour homicide involontaire d'un pompier en service, impliqué dans un accident mortel.

Le 6 octobre 2011 à Amiens, un conducteur de scooter a perdu la vie en heurtant un camion d'intervention, qui venait de franchir un carrefour alors que le feu était au rouge. Deux mois plus tard, le tribunal d'Amiens déclare coupable le sapeur-pompier qui se trouvait au volant, tout en le dispensant de peine.

Le pompier, âgé de 33 ans et fort de "10 ans d'expérience", a fait appel de cette décision.

Une règle officielle sur les feux rouges

Le message de la manifestation de ce lundi? "Qu'on nous dise clairement si l'on doit, ou non, s'arrêter au feu rouge", répond le président-adjoint du syndicat autonome des combattants du feu dans la Somme, Gauthier Ducouture. Selon lui, son collègue impliqué dans l'accident mortel "respectait scrupuleusement les règles", à savoir adapter sa vitesse à l'approche d'un feu tricolore, activer la sirène et allumer le gyrophare. Une version confirmée par un expert judiciaire.

Aux yeux du syndicaliste, la décision du tribunal d'Amiens "a des conséquences pour l'ensemble du territoire puisqu'elle remet en cause le temps d'intervention des sapeurs-pompiers, qui doit être de plus ou moins 15 minutes", une durée moyenne établie par le schéma départemental d'analyse et de couverture des risques.

"Si on s'arrête à chaque feu rouge, on ne sera pas dans les délais et on sera pointé du doigt pour ça, mais pour respecter ce délai, il faut griller les feux rouges et donc risquer une condamnation", a-t-il souligné. S'ils ont "conscience du drame humain que représente la mort d'un homme", les pompiers espèrent "que la cour d'appel va innocenter" leur collègue.

A. Dt. avec AFP