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Manifestations

1er mai : une journée d'entre-deux-tours très politique

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"Casse toi pauv'con" et "vrai travail" dans les cortèges syndicaux, "Français réveille-toi, tu es ici chez toi" chez les lepénistes, et appel à "poser le drapeau rouge" chez Nicolas Sarkozy: le 1er mai, à cinq jours de la présidentielle, a été furieusement politique.

Vers 09h00, le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault a donné le ton de cette journée des travailleurs d'entre-deux tours en annonçant clairement qu'il voterait pour le socialiste François Hollande le 6 mai.

Tout en ne donnant pas de consigne de vote, son homologue de la CFDT, François Chérèque, s'en est pris au président-candidat pour avoir "voulu diviser les Français" avec ses propos - regrettés par la suite - sur le "vrai travail" pour qualifier son rassemblement au Trocadéro dans l'après-midi.

Vers 10 heures, les traditionnels défilés, à l'appel des syndicats et en présence de la gauche, ont débuté en province. Les manifestants, nombreux, semblaient davantage se cristalliser sur la politique que sur les questions sociales.

Plusieurs slogans visaient ainsi le chef de l'Etat, les "casse toi pauv' con" paraissant être le leitmotiv des cortèges, où certains faisaient preuve de plus d'originalité comme "casse-toi riche con" à Marseille, "regarde bien ta Rolex, c'est l'heure de la fin" à Auch, ou "ras le bol des Sarkonneries" à Lille.

L'expression "vrai travail" était aussi de tous les défilés.

"Dis papa, ton travail, est-ce que c'est un vrai travail?", demandait une inscription sur le dos d'une fillette accompagnant son père à Brest.

Parallèlement, et par un beau soleil, plusieurs milliers de partisans de Marine Le Pen ont lancé la ronde des défilés parisiens, vers 10h30.

"Sarko-Hollande c'est pareil" ou "Français réveille-toi, tu es ici chez toi", scandaient les partisans du Font national.

Non loin de là, peu après 11H00, Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) et Eva Joly (EELV) ont honoré la mémoire de Brahim Bouarram, tué un 1er mai 1995 par des skinheads issus du cortège du FN.

 "Il faut montrer que la France ça n'est pas ça", a déclaré Mme Joly, évoquant une "escalade de la xénophobie d'Etat".

Les défilés du 1er mai organisés par les syndicats auraient rassemblé 316.000 personnes selon le ministère de l’intérieur.