Manifestation contre la construction de l'A69: une ZAD installée par les opposants au projet

Des militants ont investi "des maisons de maîtres expropriées par le chantier" pour créer une ZAD (Zone à défendre) baptisée "CremZAD".

Près de 10.000 personnes, selon les organisateurs, ont manifesté, ce samedi 21 octobre, contre le projet d'autoroute A69 qui doit relier Castres à Toulouse. Depuis plusieurs mois, les militants écologistes s'opposent à cette portion d'autoroute de 54 kilomètres, qui réduirait d'environ 20 minutes le trajet Castres-Toulouse, et qui doit être mise en service en 2025. En fin de journée, plusieurs militants ont investi "des maisons de maîtres expropriées par le chantier" pour créer une ZAD (Zone à défendre).

Si, dans le défilé du cortège principal, la mobilisation s'est déroulée dans une atmosphère bon enfant durant l'après-midi, un groupe des militants "presque tous cagoulés, vêtus de noir, casqués", selon un communiqué de la préfecture, s'en était détaché et a pris pour cibles deux entreprises sous-traitantes du chantier controversé. Dans son décompte, la préfecture a fait état d'un cortège principal de 2.400 manifestants et de "2.500 individus radicaux et violents".

Une ZAD installée

En fin d'après-midi, les manifestants étaient de retour au campement situé à Saïx, à une dizaine de kilomètres à l'est de Castres, et près duquel plusieurs militants, selon les organisateurs, ont investi "des maisons de maîtres expropriées par le chantier" sur le lieu-dit de la Crémade pour créer une ZAD (Zone à défendre) baptisée "CremZAD". En début de soirée, ils étaient à l'oeuvre pour l'aménager et l'installer. Le debriefing de la journée ainsi qu'un concert devaient s'y dérouler.

S'appuyant sur un sondage Ifop réalisé il y a quelques jours auprès de la population du Tarn et de la Haute-Garonne, Gilles Garric du collectif "La Voie est libre", a indiqué que 61% des sondés étaient favorables à l'abandon du projet d'autoroute et qu'ils étaient 82% à se prononcer pour un référendum local. La manifestation, qui a réuni plusieurs milliers de personnes ce samedi, doit se poursuivre ce dimanche.

Manon Aublanc avec AFP