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Société

Maires agressés: l'Etat prendra en charge l'accompagnement psychologique

La mairie de Monestrol

La mairie de Monestrol - ERIC CABANIS / AFP

C'est la première fois en France que l'accompagnement des maires va au-delà de l'aspect juridique, a souligné le ministre Sébastien Lecornu.

Le ministre chargé des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, a annoncé ce jeudi la prise en charge par l'Etat de l'accompagnement psychologique des maires victimes d'agressions.

"La situation dans laquelle se trouvent les 600.000 élus locaux de ce pays et notamment les 35.000 maires de France me préoccupe beaucoup", a expliqué le ministre sur Europe 1, reconnaissant qu'on "a parfois laissé tomber les élus dans le passé plus ou moins récent".

"361 faits" d'agressions de maires en 2018

En 2018, il y a eu "361 faits" d'agressions de maires, dont "60% sont des injures ou des menaces, verbales ou sur les réseaux sociaux", a déploré Sébastien Lecornu.

"Dans 40% des cas, nous sommes sur des agressions physiques", avec "souvent des maires qui sont sur le terrain et qui vont au contact d'une situation", a-t-il poursuivi.

Pour "permettre aux maires d'aller moins au contact", le ministre veut "toucher au portefeuille d'un certain nombre de contrevenants" grâce aux "amendes administratives, des outils en général dévolus au préfet" qu'il va "faire descendre aux maires". Soulignant que la réponse pénale est "quasiment systématique" pour les auteurs des agressions, le ministre a annoncé des mesures postérieures aux faits. 

Une première en France d'après Sébastien Lecornu

"Aujourd'hui un maire victime d'une agression va devoir payer de ses propres deniers l'accompagnement juridique: on va le prendre en charge. (...) Et pour la première fois, l'Etat français va aussi prendre en charge l'accompagnement psychologique", a-t-il expliqué. 

Une réponse "ferme, exemplaire et sans complaisance" aux incivilités: dans un message lu aux obsèques du maire de Signes (Var), Jean-Mathieu Michel, Emmanuel Macron avait déjà envoyé un signal aux élus locaux, indignés par la mort de l'un des leurs dans l'exercice de ses fonctions.

Alexandra Jaegy avec AFP