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Société

Mailly : « Bien sûr, on est prêt à descendre dans la rue ! »

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière - -

Très remonté sur la réforme des retraites, le secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, invité de Bourdin Direct ce jeudi, n’entend pas céder au gouvernement.

Sur le délicat sujet des retraites, le ministre du Travail, Eric Woerth ne cesse d’appeler les partenaires sociaux et les partis à une « réforme consensuelle ». Mais côté syndicats, on ne l’entend pas comme ça... « C'est bien gentil de dire "je veux une réforme consensuelle" mais de dire aussi "on n'augmente pas les cotisations, on n'augmente pas les prélèvements et vous allez bosser plus longtemps"… S'il appelle ça le consensus, moi j'appelle ça un match de boxe ! », lui a rétorqué Jean-Claude Mailly. Le secrétaire général de Force Ouvrière était ce jeudi l’invité de Bourdin Direct. Très remonté, il a expliqué : « Que ce soit pour le public ou le privé, je conteste ce propos selon lequel il faudrait augmenter la durée ou retarder l’âge de la retraite.
Depuis des années, on nous dit qu’il n’y a que trois paramètres : ou on baisse les pensions, ou on augmente les cotisations, ou on augmente la durée – seule solution à en croire le gouvernement. Nous, nous disons qu’il y a d’autres solutions possibles. C’est un problème de financement, alors regardons la question financière, sans obliger les salariés, qui, s’ils veulent le faire à titre individuel, ils ont le droit de travailler plus longtemps aujourd’hui. »

« Nous proposons même une journée de grève »

Interrogé sur ce que FO est prêt à faire pour défendre l’âge légal de départ à la retraite, Jean-Claude Mailly lance sans hésiter : « Bien sûr, nous sommes prêts à descendre dans la rue ! Nous proposons même aux autres organisations, une journée de grève. Parce qu’aujourd’hui, si vous faites la photographie d’une personne qui a 30 ans, elle a validé 30 trimestres. Ce qui veut dire, qu’avec la loi telle qu’elle est aujourd’hui, elle peut partir avec une retraite à taux plein, à 63 ans et demie. Le droit à la retraite à 60 ans, c’est pas un couperet, c’est un droit ! »

« Ne pas mettre de l’huile sur le feu »

Le secrétaire général de a par ailleurs estimé que si le gouvernement remettait en cause le mode de calcul des pensions dans la Fonction publique, il mettrait « de l'huile sur le feu » dans un secteur déjà affecté par des restructurations et des réductions d'effectifs : « Aujourd'hui, avec les réformes en cours dans la Fonction publique, c'est le bordel : plus personne ne sait comment ça doit fonctionner, qui dirige, quelles sont les missions de service public. Ils serrent les boulons partout, s'ils rajoutent à ça la remise en cause des critères de retraite, ils mettent de l'huile sur le feu. C'est leur choix ».

Pour écouter l’intégralité de l’interview de Jean-Claude Mailly, cliquez ici.

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