« Ma grutière arrive en talons aiguilles »

A l'occasion de la Journée de la Femme, plongée dans un monde en cours de féminisation : le bâtiment.

Samedi 8 mars, c'est la journée internationale de la femme. Une journée dédiée en France à la franco-colombienne Ingrid Bétancourt, détenue depuis 6 ans dans la jungle colombienne par les Farc. Symbole de la longue histoire de la lutte des femmes pour l'égalité des droits, la journée du 8 mars offre traditionnellement l'occasion de dresser un bilan et d'alerter sur le chemin à parcourir. Elle est née en 1910, a été officialisée par l'ONU en 1977 et est célébrée en France depuis 1982.

A cette occasion, coup de projecteur sur ces femmes qui travaillent dans des milieux qui étaient, il y a encore peu de temps, réservés aux hommes. C'est le cas du bâtiment, où seulement 9,8% des employés sont des femmes. Le bâtiment, en manque de personnel, cherche d'ailleurs à se féminiser.

Parmi ces femmes qui travaillent sur les chantiers, Véronique Verdin a rencontré pour RMC Christelle Laborde, 31 ans. Maman d'une petite Zoé âgée de 2 ans, elle est « conducteur de travaux » et a sous ses ordres une centaine d'hommes. Elle reconnait que des idées reçues persistent et qu'elle est « encore parfois obligée de préciser qu'une femme peut travailler », a fortiori « dans le bâtiment ». Cependant, elle remarque qu'une femme « peut rester féminine » tout en travaillant dans le bâtiment, à la manière de sa « grutière qui arrive en talons aiguilles ».

Pour Julien Villa-Roya, directeur de travaux de l'entreprise Lainé Delau, la féminisation du bâtiment « est en développement » et un « respect naturel et professionnel s'instaure sur les chantiers » vis-à-vis des femmes. Cette féminisation ne nécessite pas « d'adaptation lourde » et n'est pas « une évolution qui créé des contraintes ».

Pour info, selon une étude du Cereq (Centre d'Etudes et de Recherches sur les Qualifications ), en 2007 les femmes ont été moins nombreuses à occuper un emploi (74% contre 80% en 2006), et quand elles en avaient un, plus d'une sur cinq était à temps partiel. En politique, les femmes ont gagné en parité, mais essentiellement pour les élections où la loi de 2000 est contraignante, comme les municipales. Ainsi, dimanche, 48,9% des candidats qui se présentent dans les villes de plus de 3.500 habitants sont des femmes. Mais, sur les 36.782 maires de France, 10,9% seulement sont des femmes.

La rédaction et Véronique Verdin