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Société

Lourdes au rythme des prières pour les chrétiens d'Orient

Chrétiens d'Irak en pèlerinage à Lourdes lors d'une prière, ce vendredi 15 août.

Chrétiens d'Irak en pèlerinage à Lourdes lors d'une prière, ce vendredi 15 août. - Pascal Pavani - AFP

Ce jour de l'Assomption, de nombreux pèlerins sont venus d'Orient pour implorer la Vierge à Lourdes. Depuis jeudi, les prières résonnent pour les communautés persécutées par les jihadistes.

"Nous ne mendions pas de l'argent. Nous implorons le monde de prier pour la paix en Irak", martèle le père Boutros Chitou, venu à Lourdes de Bagdad avec quelques dizaines de chrétiens irakiens. Ce vendredi 15 août, les souffrances de leur communauté face aux jihadistes étaient au coeur du pèlerinage de l'Assomption.

Pour la première fois, la ville de Sainte-Bernadette a vécu au rythme de prières pour les chrétiens d'Orient: Syriens, Palestiniens, Libanais, Egyptiens, mais surtout Irakiens aujourd'hui menacés de génocide dans ce pays en guerre. La traditionnelle prière pour la France de 15-Août s'est ainsi accompagnée d'une prière pour les chrétiens d'Orient dans toute la France, conformément à une décision de la Conférence des évêques.

"Nous te prions, Seigneur, en particulier pour les chrétiens d'Orient et en particulier pour les chrétiens d'Irak, de Syrie, du Liban et d'Egypte, pour ceux qui subissent la répression au quotidien", a récité vendredi matin à Lourdes Nicolas Brouwet, l'évêque de Tarbes et Lourdes.

"Nous voulons rester chez nous"

"C'est une joie immense, un grand réconfort pour nous", a réagi le père Boutros, 34 ans. "La France est à la fois protectrice des lieux sains et, d'une manière générale, elle a toujours été préoccupée par la présence des chrétiens dans cette région."

En Irak, sa communauté est actuellement la proie des jihadistes. Avec son lot d'enlèvements, de viols, d'assassinats, le quotidien des chrétiens est devenu un enfer: les islamistes de l'EIIL massacrent faute de pouvoir convertir.

Pour autant, le père Boutros, qui officie à Bagdad, n'a pas envie de fuir. "Nous voulons rester chez nous." Youssef, un Palestinien de Bethléem, lui aussi venu en pèlerinage avec son épouse, n'entend pas non plus quitter son pays en proie à l'interminable conflit israélo-palestinien. "Nous mourrons là-bas, quoi qu'il arrive", affirme-t-il.

M. T. avec AFP