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Logement

Votre logement, plus pollué que l'extérieur

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L'air intérieur que vous respirez chez vous est 5 à 10 fois plus pollué que l'air extérieur, alerte l'association de consommateurs UFC-Que Choisir. A quand l'interdiction des produits toxiques ?

L'air intérieur que vous respirez dans vos logements est 5 à 10 fois plus pollué que l'air extérieur. L'association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui alerte depuis 15 ans sur cet inquiétant constat, demande aujourd'hui « que le Grenelle 2, très axé sur la réglementation écologique des logements, fasse aussi de l'habitat domestique une priorité de santé publique ».

Ces polluants qui envahissent nos logements

Produits ménagers, parquets, moquettes, colles, désodorisants... la liste est longue, des objets de décoration et autres matériaux de construction que nous côtoyons tous les jours et qui représentent un vrai danger, puisqu'ils dégagent des substances chimiques reconnues cancérigènes par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les tests effectués sur des moquettes encollées par exemple indiquent que 5 des 8 modèles expertisés dégagent des composés organiques volatiles (COV), des substances chimiques qui s'évaporent et qui sont dangereuses pour la santé avec des effets neurotoxiques, des problèmes respiratoires ou d'allergies.

« Les habitations plus polluées en zone rurale qu'en ville »

L'UFC-Que Choisir exige donc que le gouvernement interdise les substances les plus nocives. Inquiet, son président Alain Bazot précise : « L'air est 2 fois plus pollué dans les habitations en zone rurale qu'en ville, et beaucoup plus pollué que l'air extérieur. Souvent on se dit "l'air de la Concorde [ndlr, la place parisienne] est irrespirable, mais on ne se rend pas compte que l'air de nos appartements est infiniment plus dangereux que l'air qu'on respire même à Paris. Et paradoxalement, l'air est plus pollué dans les maisons en zone rurale qu'il ne l'est dans les appartements à Paris. On va en rechercher les causes, mais pour le moment on n'a pas la réponse, on a simplement le constat. »

« Les produits non nocifs labélisés »

Léger bémol, les consommateurs ont tout de même un moyen de s'informer sur la nocivité des produits, comme l'explique Christian Pessey, le spécialiste du bricolage sur RMC : « sur les produits considérés comme sans nocivité, il y a quand même un étiquetage : un eurolabel, avec une petite fleur et des étoiles autour. Mais c'est vrai que pour beaucoup de produits qui intègrent des nuisants, on est dépourvus. » Plus optimiste, Christian Pessey signale qu'aujourd'hui, il existe « des produits dépolluants, notamment des plaques [de plâtre] qui absorbent les COV et qui donc assainissent l'atmosphère d'une pièce. »

« Des gammes vertes... et des gammes toxiques »

Avec le Grenelle de l'environnement, le renouveau du courant écologique, les industriels ont fait des efforts, assure Christian Pessey : « tous proposent aujourd'hui des gammes "vertes", c'est-à-dire allégées ou exemptes de COV. Ceci étant, cohabitent avec ces gammes dites vertes, des gammes qu'on pourrait qualifier de toxiques. Et pour cela, il faut qu'on donne des dates butoirs, pour dire : à partir de tel moment, nous n'aurons plus de produits de telle nature en commercialisation. »

La rédaction, avec Valentin Dunate