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Logement

Un Rom raconte ses multiples expulsions de France

Les expulsions de Roms ont commencé et sont parties pour s'intensifier dans les semaines à venir. Koadruts, Rom qui vit depuis 10 ans en France, le déplore et revendique son statut d'européen.

Les expulsions de Roms ont commencé et sont parties pour s'intensifier dans les semaines à venir. Koadruts, Rom qui vit depuis 10 ans en France, le déplore et revendique son statut d'européen. - -

Alors que les expulsions de Roms ont commencé, pour s'intensifier dans les semaines à venir, RMC a recueilli le témoignage de Koadruts, évacué, la semaine dernière, du campement où il vivait avec 80 autres personnes.

C'est un témoignage exclusif que nous vous proposons, ce jeudi matin, sur RMC : celui de Koadruts, Rom de 30 ans, qui vit depuis dix ans en France.

Il y a une semaine, il a été évacué du campement où il habitait avec 80 autres personnes à Choisy-le-Roi sous l'autoroute A86. Depuis, il est hébergé avec les autres Roms dans un gymnase de Choisy-le-Roi. Le maire communiste de la ville a promis qu’ils y resteraient au moins jusqu’au 25 août. Après cette date, c'est l'inconnu pour Koadruts.

Il fait partie de ces Roms renvoyés en Roumanie à plusieurs reprises, l'aide au retour de 300 euros en poche. A chaque fois, il est revenu en France.

« Sarkozy n'a pas de cœur pour nous »

« En dix ans, je suis reparti en Roumanie trois fois. L’aide ne m’intéresse pas parce que je veux rester ici. Qu’est-ce qu’on fait avec 300 euros en Roumanie ? C’est rien. Je ne resterai pas là-bas. Je reviendrai ici parce qu’en Roumanie, il n’y a pas de possibilités, pas de travail. Si tu voles, pour un pain, pour une baguette, tu fais deux ans de prison en Roumanie. Il n’y a pas à manger là-bas donc tu voles. Ici, tu ne voles pas, tu fais la manche ou tu travailles la ferraille. Moi, je travaille la ferraille. Je fais 20 euros par jour. C’est bon ici… S’ils ne me donnent pas ma chance ici, je casse tout, parce que je suis un européen. Je ne sais pas ce que fait Sarkozy. Il n’a pas de cœur pour nous. »

Christophe Bordet