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Logement

Sophie, une aide-soignante Toulousaine menacée d’expulsion

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Elle vient de recevoir son avis d'expulsion. Sophie, une malienne de 30 ans, est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire. Autour d'elle, à Toulouse, on se mobilise. Touchés par l’histoire de cette femme forcée de rentrer dans un pays qu’elle connaît à peine, amis et collègues ont créé le collectif « Urgence pour Sophie » mi-octobre.

Sophie Dianoko, 30 ans, répond à tous les critères d'intégration. Elle est aide-soignante aux Urgences depuis 3 ans au CHU de Toulouse. En France depuis l’an 2000, la jeune femme a fait toute sa vie d’adulte dans notre pays et n’a plus vraiment de repère au Mali qu’elle a quitté à l’âge de 13 ans pour suivre son père nommé ambassadeur en Russie. Elle doit aujourd'hui quitter la France car son mari français, infidèle puis violent, a décidé de ne plus se rendre aux rendez-vous de la préfecture pour prouver leur vie commune.
Il faut 4 ans de vie commune après un mariage pour qu'une personne d'origine étrangère puisse prétendre à la nationalité française. Sophie n'a vécu que 2 ans avec son mari.

« Je suis entrée normalement en France… »

Sur RMC, Sophie explique pourquoi elle trouve injuste de devoir quitter la France à cause de sa séparation : « Mon mari m’a dit : de toute façon tu vas dégager dans ton pays de merde ! Tout ça alors que c’est lui qui me trompe, en plus. Pourquoi je devrais subir tout ça alors que je ne suis pas venue en France pour lui ? Avant de le connaître j’étais étudiante, je suis entrée normalement en France avec un passeport diplomatique avec un visa. Pourquoi on me punit moi aujourd’hui ? Et pourquoi pas cet homme-là, qui se permet de profiter de ma position de faiblesse. Il va falloir que je recommence tout à zéro au Mali ; à 30 ans, ça me paraît très difficile ».

« Elle correspond à tous les critères d’intégration »

Hélène est infirmière. C'est aussi une collègue et amie de Sophie, mobilisée au sein du collectif « Urgence pour Sophie ». Pourquoi selon elle, Sophie doit-elle rester en France ? « C’est une jeune femme très généreuse et bienveillante, envers les patients et les familles. Elle se soucie toujours de nous remonter le moral quand on craque un peu devant la difficulté du travail aux urgences. Etant trilingue – français, bambara et russe –, elle a aussi un rôle de médiateur ; on fait appel à elle quand on a des soucis avec des patients étrangers. Et on veut renvoyer cette personne très bien, alors qu’elle correspond à tous les critères d’intégration !? ».

La Rédaction, avec Jamila Zeghoudi