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Roms: des experts des Nations Unies mettent en garde la France

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Des experts des Nations unies ont appelé mercredi le gouvernement français à s'assurer que le démantèlement des camps de Roms respecte les normes européennes et internationales des droits de l'homme relatives à la non-discrimination.

"Les évictions continuent et menacent de mettre des familles dans des situations de grande vulnérabilité", selon les Rapporteurs Spéciaux sur les minorités, les migrants, le logement et le racisme.
"Les évictions forcées ne sont pas une réponse appropriée, des solutions alternatives conformes aux standards de droits de l'homme doivent être recherchées", a déclaré dans un communiqué, Raquel Rolnik, Rapporteur Spéciale sur le droit au logement. "Des mesures contraignantes de protection, y compris la mise à disposition d'alternatives pour se loger décemment, doivent être mises en place".

Plusieurs expulsions de Roms à Lille, Lyon et Paris

En août, plusieurs évictions et expulsions de Roms ont eu lieu, notamment dans les villes de Lille (nord), Lyon (centre est) et Paris. Les experts des Nations Unies ont rappelé que des actions similaires avaient été entreprises en août 2010, et avaient soulevé des critiques généralisées aux niveaux international et européen.
"Ces informations sont préoccupantes, en particulier parce que ce n'est pas la première fois que les Roms sont collectivement expulsés de France", s'est émue Rita Izsák, experte indépendante sur les minorités. "Les Roms sont des citoyens de l'Union Européenne, et la minorité la plus marginalisée d’Europe. De façon regrettable, ces actes démontrent que les Roms ne jouissent pas toujours des mêmes libertés de circulation et d'établissement et continuent de subir des traitements discriminatoires".

Incitations financières

Les experts des Nations unies dans le domaine des droits de l'homme ont également exprimé leur préoccupation sur la pratique des incitations financières pour pousser les Roms à retourner dans leurs pays d'origine. Selon les experts, cette pratique pourrait permettre au gouvernement d'arguer que les Roms retournent volontairement dans leurs pays, et le protéger des contestations légales sur les évictions forcées.