Quand Neuilly néglige ses (rares) logements sociaux

La riche commune des Hauts-de-Seine est souvent pointée du doigt pour son nombre insuffisant de logements sociaux, mais aujourd’hui, des habitants se plaignent en plus des conditions dans lesquelles ils vivent dans les rares HLM de la ville.

Ils sont vraiment très blêmes, les HLM de Neuilly. La ville, l'une des plus riches de France, cache soigneusement ses quelques logements sociaux. La commune, souvent pointée du doigt pour son nombre insuffisant de HLM, est aujourd'hui confrontée aux plaintes de ses occupants, qui dénoncent le délabrement des lieux.

Depuis 1959, date de la construction de cet immeuble situé au fond d'une cour, "aucun ravalement n'a été fait", souligne Joël Cagnon, habitant de la résidence.

"Nous sommes les oubliés de la commune"

Problèmes d’isolation, d’entretien ou même d’installations électriques non conformes, rien ou presque n'a été fait depuis la construction des logements, en 1959, selon les occupants. Les habitants se sentent complètement délaissés par la municipalité de Neuilly-sur-Seine.

"La peinture des fenêtres n'a jamais été refaite, les mastics sont complètement fichus, et ce sont des fenêtres dont l'épaisseur n'est plus réglementaire. Il nous faudrait des doubles vitrages pour nous protéger du froid et de la chaleur", précise Joël Cagnon.

"Nous sommes les oubliés de la commune et nous n'avons pas d'importance parce que nous sommes les "pauvres" de la ville", résume Yvette Justin, de l'association "Les locataires du 167-169".

"Heureux d'habiter dans cet immeuble"

De son côté, la mairie explique que ces logements doivent être détruits prochainement et qu’il n’est donc pas utile d’investir. "On ne va pas faire des travaux, alors qu'on peut proposer aux personnes qui se plaignent, s'ils font la demande, de déménager à Neuilly", déclare Jean-Christophe Fromantin, maire UDI de Neuilly-sur-Seine, qui assure: "On a très peu de demandes de déménagement. Les gens sont pour la plupart heureux d'habiter dans cet immeuble".

Aujourd’hui, une partie des locataires se mobilise. Ils laissent deux mois à la mairie pour faire des travaux, avant une assignation devant le tribunal.

M. R. avec Julien Jacquet