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Logement

Près de 1.400 logements détruits après Xynthia

Un total de 1.393 logements - 798 en Vendée et 595 en Charente-Maritime - situés en zones jugées d'"extrême danger" seront détruits dans les régions ravagées fin février par la tempête Xynthia, a annoncé mercredi le gouvernement. /Photo prise le 1er mars

Un total de 1.393 logements - 798 en Vendée et 595 en Charente-Maritime - situés en zones jugées d'"extrême danger" seront détruits dans les régions ravagées fin février par la tempête Xynthia, a annoncé mercredi le gouvernement. /Photo prise le 1er mars - -

1.393 logements situés en zones jugées d'"extrême danger" seront détruits dans les régions ravagées fin février par la tempête Xynthia.

PARIS/NANTES (Reuters) - Un total de 1.393 logements - 798 en Vendée et 595 en Charente-Maritime - situés en zones jugées d'"extrême danger" seront détruits dans les régions ravagées fin février par la tempête Xynthia, qui a fait 53 morts en février, a annoncé mercredi le gouvernement.

Dans la soirée, le préfet de Vendée Jean-Jacques Brot a cependant annoncé un chiffre supérieur pour ce département de 915 logements à détruire, expliquant que la discordance venait de la présence de plusieurs logements dans certaines parcelles.

Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a précisé lors du compte rendu du conseil des ministres que ces habitations étaient situées dans des zones dites "zones noires" qui devront retourner à l'état naturel. Trois secteurs sont concernés en Vendée et dix en Charente-Maritime.

Le passage de Xynthia, dans la nuit du 27 au 28 février, a fait 53 morts, pour la plupart sur le littoral Atlantique où la tempête a coïncidé avec un fort coefficient de marée, ce qui a entraîné de graves inondations.

Les biens immobiliers qui devront être détruits feront l'objet de procédures d'acquisitions à l'amiable par l'Etat ou, à défaut, d'expropriations.

"Cette procédure ne sera menée que si elle est nécessaire et garantit le respect des droits et des intérêts des propriétaires", a dit Luc Chatel.

"Les personnes qui devront être relogées bénéficieront d'un accompagnement personnalisé sur lequel le président de la République et le Premier ministre ont insisté", a-t-il ajouté.

RETOUR À LA NATURE

Nicolas Sarkozy a souligné en conseil des ministres qu'il était du "devoir du gouvernement de ne pas laisser se réinstaller des personnes qui seraient à la merci d'une nouvelle catastrophe", a-t-il encore indiqué.

En plus des zones noires, le gouvernement a établi dans les mêmes départements une cartographie de zones dites "jaunes" exposées à des risques mais qui peuvent être protégées.

Elles devront faire l'objet d'un programme de protection sur la base de systèmes d'alerte et d'évacuation ou de protections techniques sur les bâtiments.

La carte précise des zones sinistrées sera communiquée jeudi lors de deux réunions publiques aux habitants de L'Aiguillon-sur-Mer et La Faute-sur-Mer, où sont mortes noyées 29 des 53 victimes de la tempête dans la nuit du 27 au 28 février, a dit le préfet de Vendée aux journalistes.

Elle a été établie selon "des critères justes, fiables et objectifs, qui ne répondent pas à un principe de précaution exacerbé mais à une question de bon sens", a déclaré Jean-Jacques Brot.

"J'assume pleinement ces choix, qui peuvent être douloureusement vécus et plonger les familles dans un désarroi supplémentaire", a-t-il ajouté.

"Les gens devront faire leur deuil une deuxième fois, mais ils comprendront à n'en pas douter nos arguments de sécurité", a-t-il conclu.

La réinstallation des familles se fera par ailleurs au cas par cas. Concernant le devenir des zones déclarées inconstructibles, Jean-Jacques Brot a promis qu'elles ne seront pas laissées en déshérence.

Le Conservatoire du littoral interviendra, pour rendre certains secteurs à l'état naturel, et redonner à d'autres une vocation touristique ou agricole.

Sur les 915 habitations à détruire en Vendée, 241 se trouvent à L'Aiguillon-sur-Mer et 674 à La Faute-sur-Mer. Il s'agit à plus de 80 % de résidences secondaires.

Yann Le Guernigou, Guillaume Frouin à Nantes, édité par Thierry Lévêque