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Logement

Paris : il a vécu 15 ans dans un logement de 1,56 m² pour un loyer de 330 euros

Paris.

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Un homme d’une cinquantaine d’années vivait à Paris dans un « logement » d’1,56 m² (loi Carrez) pour un loyer de 330 euros. Un arrêté préfectoral a ordonné en mars 2012 à son bailleur de le reloger dans des conditions décentes. La propriétaire n’avait pas donné suite.

Il vivait à Paris dans un « trou à rats ». Durant 15 ans, un homme a vécu dans un minuscule logement de 1,56 m² (loi Carrez), 4 ou 5 m² au sol pour un loyer mensuel de 330 euros. Un tarif qui porte le prix du mètre carré à 211 euros, bien au-delà du prix moyen pratiqué dans la capitale (24,40 euros le mètre carré en moyenne selon l’Observatoire des loyers Clameur).
Le locataire d'une cinquantaine d'années « pouvait à peine se tenir debout » dans ce logement situé dans un immeuble de quatre étages près de la Bastille (XIe arrondissement). Le logement était équipé d’un matelas, une plaque de cuisson et un robinet.

« Des couloirs faits pour stocker des meubles »

Ce sont des « couloirs qui sont faits pour stocker des meubles mais en aucun cas pour être loués », explique Samuel Mouchard, chef de mission Habitat à la fondation Abbé Pierre qui est sur le dossier.
A la suite d'un dégât des eaux, un arrêté préfectoral a enjoint en mars 2012 à la propriétaire « de cesser de louer les locaux et de reloger le locataire dans les conditions décentes dans un délai de trois mois », ajoute-t-il.

« Le pays vit une double crise »

La propriétaire n’avait pas donné suite et l’ex-locataire attend maintenant d’être auditionné en février devant le tribunal d’instance. « On avait trouvé un logement de 3,5 m2 il y a deux ans et on pensait qu'on avait touché le fond, c'était le paroxysme, la caricature. Là on a réussi à trouver moins que ça ! », ironise Patrick Doutreligne, délégué général de la fondation Abbé Pierre.
Pour le responsable humanitaire, « le pays vit une double crise: il manque énormément de logements en France, et à cela s'ajoute une crise économique qui fait que non seulement les logements sont de plus en plus chers, mais les ménages ont de moins en moins de revenus. Donc on arrive à des situations quasi ubuesques ».
En 2010, près de 177 445 logements du parc privé en Ile-de-France étaient considérés comme potentiellement indignes (PPPI), souligne l'Agence régionale de Santé d'Ile-de-France.

La Rédaction, avec AFP