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Logement

Montreuil: artistiques et politiques lancent un appel contre l'évacuation des travailleurs migrants

Des bureaux ont été réquisitionnés par le maire pour accueillir des migrants

Des bureaux ont été réquisitionnés par le maire pour accueillir des migrants - BFM Paris

Le 26 septembre dernier, le maire de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, avait réquisitionné des bureaux appartenant à l'Etat pour y accueillir des travailleurs migrants.

Josiane Balasko, Bertrand Tavernier, Bernard Lavilliers, Dominique A, Christiane Taubira: des artistes et des politiques ont lancé ce vendredi un appel contre l'évacuation d'un bâtiment réquisitionné par le maire PCF de Montreuil (Seine-Saint-Denis) pour loger des travailleurs immigrés.

Tribune pour "la fraternité, l'humanité, la dignité"

Parmi les signataires de cette tribune pour "la fraternité, l'humanité et la dignité" figurent des acteurs (Romane Bohringer, Ariane Ascaride, Reda Kateb...), des sportifs (Lilian Thuram, Stéphane Diagana) ou encore des politiques de gauche (Alexis Corbière, Clémentine Autain, Benoît Hamon). Mais aussi Mamoudou Gassama, le jeune sans-papier devenu célèbre en sauvant un enfant d'un balcon, lui-même ancien occupant d'un foyer de travailleurs à Montreuil.

Le 26 septembre à l'aube, le maire de cette commune de banlieue parisienne, Patrice Bessac, avait procédé à la réquisition administrative de 15.000 m2 de bureaux vides anciennement occupés par l'Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa). Environ 200 travailleurs immigrés, qui vivaient jusque-là dans un foyer de la ville qualifié d'"indigne" par l'élu, s'y étaient alors installés.

"La levée immédiate des menaces d'évacuation"

Le 19 octobre, la justice a donné raison à la préfecture de la Seine-Saint-Denis en suspendant "l'exécution de l'arrêté" du maire. Le tribunal administratif a aussi "enjoint à tous les occupants présents sur le site d'évacuer ces locaux, d'enlever tous les matériels entreposés et de remettre les lieux en état dans un délai de 8 jours" après notification de l'ordonnance.

Les personnalités signataires de la tribune demandent "la levée immédiate des menaces d'évacuation qui pèsent sur ces hommes alors que les locaux vides qu'ils occupent représentent la seule alternative à leur ancienne situation". Elles appellent aussi "les acteurs du dossier et en premier lieu au préfet de la Seine-Saint-Denis" à trouver une "solution de logement digne" pour ces hommes.

Les anciens locaux de l'Afpa "totalement inadaptés à une telle occupation" et présentant de "sérieux risques pour la sécurité et la santé des occupants" selon le préfet, doivent être réhabilités pour accueillir la Cour nationale du droit d'asile et un tribunal administratif.

M. F. avec AFP