Logement d'urgence: le 115 de Toulouse en grève, le Samu social demande des solutions "dignes et durables"

Plus de places et plus de moyens pour venir en aide aux personnes en difficultés pour se loger, voilà les demandes exprimées par les employés du Samu social de Toulouse, lundi. Plus largement, c'est la question du logement d'urgence en France qui pose question.

La totalité des travailleurs sociaux chargés de prendre les appels d'urgence pour l'hébergement des SDF à Toulouse, le 115, a mené lundi une grève de deux heures, entre 14h et 16h, pour réclamer 500 lits supplémentaires. Sur la façade des locaux, une banderole expose aussi leurs revendications.

"Cela fait des mois que nous alertons les pouvoirs publics et là, nous avons vraiment souhaité s’arrêter pour que les citoyens se rendent compte qu’il faut vraiment trouver des solutions pour les personnes sans-abris", explique à BFMTV Sylvie Fernandez. "Nous demandons la création de places d'hébergement pérennes pour les personnes qui sont en détresse et qui font appel au 115", développe son collègue M’hammed Baali. A Toulouse par exemple, 200 demandes de logement d’urgence sont refusées chaque jour, faute de place et de moyens.

Ne pas attendre le grand froid...

Les personnels sont aussi en nombre trop réduit puisque seuls 10% des appels au 115 sont pris en charge par les travailleurs sociaux. "Je vis en France depuis 7 mois et je n’ai jamais eu de logement, je dors dans une tente alors que je suis enceinte et que j’ai un enfant de 3 ans", raconte Negla, une jeune Albanaise.

Sans attendre une période de grand froid, les salariés du Samu social réclament l’ouverture de tous les hébergements disponibles. "Comme chaque année, l'Etat attend un chute drastique des températures pour ouvrir des places de fortune dans des gymnases et des lieux précaires et les refermer dès que le thermomètre remonte", expliquait la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale dans un communiqué la semaine passée.

"Nous demandons des solutions dignes et durables" 

"Si les places disponibles sont en augmentation depuis 10 ans, elles restent insuffisantes, pointe le président du Samu social Eric Pliez sur BFMTV. Selon l'INSEE depuis 2004, il y a une hausse à Paris de 80% de personnes qui ont besoin de contacter le 115 pour se loger. Les placements à l'hôtel répondent à une urgence mais pas à long terme. Nous demandons des solutions dignes et durables".

En l’absence de réponse des pouvoirs publics, un nouveau préavis de grève sera déposé à Toulouse et peut-être ailleurs. Et il serait alors reconductible.

S.A. avec Mélanie Bontemps