Logement: avant la trêve hivernale, le boom des expulsions

A partir de samedi soir, votre propriétaire ne pourra plus vous expulser de votre logement avant le 31 mars, même en cas de loyer impayé. La trêve hivernale va commencer et les expulsions s’accentuent avant les 5 mois de statut quo.

Des milliers de familles et de sans-abri attendent cette date avec impatience: à partir de samedi soir, les personnes menacées d'expulsion bénéficieront d'un sursis jusqu'au printemps grâce à la trêve hivernale, tandis que des places d'hébergement supplémentaires seront ouvertes pour les SDF.

Instaurée il y a 60 ans, la trêve hivernale démarre officiellement, chaque année le 1er novembre, mais débute véritablement la veille au soir, les expulsions étant interdites toute l'année entre 21h et 6h. Elle prendra fin le 31 mars.

Forte hausse des expulsions en octobre

Jusqu'à samedi, beaucoup de foyers étaient menacés. Juste avant la trêve, les expulsions se multiplient. L’association "Droit au logement" dénonce de telles procédures. "Il y a une très forte pression des huissiers et des propriétaires pour expulser avant la trêve", indique Jean-Baptiste Eyraud, son porte-parole. "On a des personnes fragiles, des familles avec enfants, des personnes âgées ou handicapées. Ces personnes n’ont pas les moyens de se reloger", déplore-t-il.

Car la période est peu appréciée des propriétaires. Certains sont en difficulté du fait de la dette de loyer. Mais ils ne peuvent récupérer leur bien, même si une décision de justice a été prononcée en leur faveur.

Selon des chiffres du ministère de la Justice, les assignations au tribunal pour contentieux locatifs étaient de 173.703 en 2014 (+8%) et les décisions judiciaires d'expulsion de 132.016 (+4,8%).

P.P. avec AFP