Les expulsions se multiplient avant la trêve hivernale

A deux semaines de la trêve hivernale, les expulsions locatives se multiplient. Ce mercredi matin, la Fondation Abbé Pierre a décidé de lancer une opération coup de poing.

Opération coup de poing contre les expulsions locatives. Tôt ce mercredi matin, la Fondation Abbé Pierre se mobilise à Paris. Avant la trêve hivernale, du 1er novembre au 15 mars, les bailleurs se dépêchent en effet d'expulser leurs locataires qui ne payent pas. Dès le début du mois prochain en effet, ils ne pourront plus le faire. Et comme le 115 est saturé, des dizaines de familles se retrouvent à la rue. En septembre dernier, 76 % des appels au 115 n’ont pas abouti.

« Maintenant, on est à la rue »

Hamidou Sidibé [ndlr, le nom a été modifié], éboueur dans les Hauts-de-Seine, s’est fait expulser mardi matin de l’appartement qu’il occupait depuis 2005 à Bagneux. En 20 minutes, alors qu’il était à la poste, une porte blindée a été soudée par son bailleur, un logeur social. « Ça m’a fait un choc, j’ai compris que tout était perdu. Je suis SDF. C’est dégueulasse », raconte-t-il.
En deux ans, Hamidou Sidibé avait accumulé 8 000 euros de dettes alors qu’il était au chômage. Ayant retrouvé un emploi et gagnant 1 500 euros par mois, il a aujourd’hui de quoi rembourser, mais le bailleur ne veut plus rien entendre. « Maintenant, moi et ma famille, on est à la rue. J’ai un enfant de 6 ans, 2 ans, et un bébé de 1 an [ndlr, ses enfants sont chez un proche]. J’ai fait tout le nécessaire pour m’en sortir, on m’a mis un couteau dans le dos ». Selon lui, il avait besoin de trois mois pour éponger sa dette, car il avait accepté une saisie sur salaire.

M. Chaillot avec Violette Voldoire