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Logement

Les associations d'aide au logement n'obtiennent qu'une rallonge

Cinq jours après l'installation d'un campement de fortune temporaire sur le pont des Arts à Paris, les associations d'aide aux mal logés ont obtenu du gouvernement des rallonges budgétaires mais pas la rupture qu'elles réclamaient en terme de politique du

Cinq jours après l'installation d'un campement de fortune temporaire sur le pont des Arts à Paris, les associations d'aide aux mal logés ont obtenu du gouvernement des rallonges budgétaires mais pas la rupture qu'elles réclamaient en terme de politique du - -

PARIS (Reuters) - Les associations d'aide aux mal logés ont obtenu mercredi du gouvernement des rallonges budgétaires mais pas la rupture qu'elles...

PARIS (Reuters) - Les associations d'aide aux mal logés ont obtenu mercredi du gouvernement des rallonges budgétaires mais pas la rupture qu'elles réclamaient en terme de politique du logement en France.

Cinq jours après l'installation d'un campement de fortune sur le pont des Arts à Paris, démonté sitôt obtenu ce rendez-vous à Matignon, le collectif de 31 associations va donc organiser de nouvelles actions pour pousser le gouvernement à revoir sa gestion.

La réunion entre les 31 associations, le Premier ministre François Fillon et les ministres en charge du logement Jean-Louis Borloo et Benoist Apparu, a débouché sur une dotation supplémentaire de 63 millions d'euros pour l'hébergement en 2010, des rallonges pour 2011 de 9,3 millions d'euros pour l'aide alimentaire et 8 millions pour le dispositif des pensions de famille, et la promesse d'envoyer aux préfets une nouvelle circulaire rappelant leurs obligations dans ces domaines.

Selon les associations, la rallonge budgétaire est similaire à ce qu'elles obtiennent chaque année car le budget de l'hébergement est sous-doté par rapport aux besoins.

"On est loin d'une rupture véritable, on est loin d'une vraie prise en considération de toutes ces problématiques, de la souffrance des personnes que nous constatons tous les jours", a dit Matthieu Angotti, porte-parole du collectif et directeur général adjoint de la Fnars (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale).

"LE FOSSÉ EST ÉNORME"

"Ce n'est pas 'Circulez, il n'y a rien à voir' mais 'Ce que nous faisons va dans le bon sens, nous continuerons dans ce sens là'", a résumé Christophe Robert, directeur général adjoint de la fondation Abbé Pierre.

"Force est de constater, et à l'issue de cette réunion nous en sommes encore plus convaincus, qu'il y a un fossé considérable entre l'exclusion par le logement dans notre pays (...) et la prise en considération par nos responsables politiques au plus haut niveau de cette situation. Le fossé est énorme", a-t-il ajouté.

Les associations ont à nouveau déploré la baisse pour 2011 des crédits à l'hébergement d'urgence et au logement social, la réforme restreignant l'Aide médicale d'Etat (AME) et le projet de pouvoir exclure, sans décision judiciaire, des personnes installées illégalement sur des terrains.

François Fillon n'a pas promis le retrait de ces textes mais a garanti que l'hébergement resterait accessible à tous sans aucune condition, ce que des députés UMP souhaiteraient remettre en cause.

Le Premier ministre a souligné "les efforts réalisés pour favoriser le passage de l'hébergement au logement", selon un communiqué de Matignon.

"La réunion a permis de constater que des progrès importants avaient été accomplis ces derniers mois grâce à l'action conjointe des services de l'Etat et des associations", a-t-il dit.

Si tous les acteurs de la réunion ont dit avoir été "bien reçus" et "écoutés", ils décideront dans les jours à venir de nouvelles actions à mener pour obtenir la révolution qu'ils appellent de leurs voeux.

"Nous reviendrons, nous sommes obligés de le faire", a dit Christophe Robert.

Clément Guillou, édité par Yves Clarisse