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Logement

Le nombre d'expulsions locatives a bondi en 2015

Un immeuble parisien (photo d'illustration)

Un immeuble parisien (photo d'illustration) - Ludovic Marin - AFP

L'année dernière, les expulsions locatives ont fortement augmenté. Un bond de 24% alors qu'elles étaient stables depuis dix ans. La Fondation Abbé Pierre dénonce un "sombre record".

Elles ont bondi. Le nombre d'expulsions locatives, avec intervention des forces de l'ordre, a augmenté de 24% en 2015 pour s'établir à un total de 14.363. Un "sombre record" alors que ce nombre était "relativement stable depuis dix ans", a annoncé jeudi la Fondation Abbé Pierre.

"Ces chiffres alarmants sont la conséquence de la hausse des loyers dans le parc privé, mais aussi dans le parc social", a estimé dans un communiqué la fondation qui œuvre pour le logement des personnes défavorisées.

132.196 décisions de justice

Elle rappelle que "les expulsions réalisées avec le concours de la force publique ne sont qu'une minorité des expulsions, compte tenu du fait que de nombreux ménages partent sans attendre les forces de l'ordre". L'année dernière, 132.196 décisions de justice prononçant une expulsion ont été prises.

Faisant le constat de "l'échec des politiques de prévention des expulsions", la fondation Abbé Pierre espère que la trêve hivernale, qui débute le 1er novembre, sera "pour tous les acteurs l'occasion de se remobiliser pour éviter ces drames humains".

Comme le prévoit la loi Alur, jusqu'au 31 mars 2017, les locataires ne pourront plus être expulsés même si une procédure a été engagée par le propriétaire de leur logement et que l'expulsion a été confirmée par une décision de justice, rappelle le site Service-public.

Le droit au logement opposable

Ces expulsions "ne sont pas une fatalité" et leur prévention "peut réellement être améliorée", notamment par le développement du plan interministériel de prévention des expulsions, lancé par le ministère du Logement en mars dernier pour accompagner les ménages en difficulté, estime-t-elle. Ce plan prévoit de "mieux repérer, évaluer et traiter les difficultés dès les premiers signes" mais aussi la pérennisation de 2.300 places d'hébergement.

La fondation s'indigne également que les personnes "reconnues prioritaires au titre du droit au logement opposable (Dalo) continuent, chaque année, à être expulsées par dizaines".

Céline Hussonnois-Alaya avec AFP