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Logement

La justice ordonne l'expulsion de squatteurs parisiens

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PARIS (Reuters) - La cour d'appel de Paris a ordonné vendredi l'expulsion de militants du collectif Jeudi noir qui occupent depuis fin octobre 2009...

PARIS (Reuters) - La cour d'appel de Paris a ordonné vendredi l'expulsion de militants du collectif Jeudi noir qui occupent depuis fin octobre 2009 un hôtel particulier du XVIIe siècle, vide selon eux depuis plus de 40 ans.

Le collectif a aussitôt fait part de son intention de ne pas obtempérer, estimant son occupation "légitime".

Ce dossier a attiré l'attention car il illustre la crise du logement dans la capitale.

Confirmant un jugement de première instance, la cour d'appel constate qu'il y a violation du droit de propriété tout en reconnaissant que le souci de Jeudi noir "d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur les difficultés de logement auxquelles sont confrontés les étudiants et les jeunes" était "légitime".

Les squatteurs doivent quitter les lieux, sur la prestigieuse place des Vosges, sans délai, dit la cour, qui leur impose de payer à la tutrice de la propriétaire environ 80.000 euros en réparation, assez loin des 140.000 euros demandés.

La propriétaire, Béatrice Cottin, qui vit en maison de retraite, considère l'immeuble, où naquit la marquise de Sévigné, écrivain célèbre du XVIIe siècle, comme sa "résidence principale", même si elle n'y a presque jamais habité en raison de travaux, ont dit ses avocats.

Me Pascal Winter, avocat du collectif Jeudi noir, invoquait la loi sur le "droit au logement opposable" votée en mars 2007 et qui donne aux sans-logis le droit de contester en justice l'impossibilité d'accéder à un foyer.

La municipalité socialiste de Paris avait exprimé son soutien à Jeudi noir et appelé les juges à la "clémence".

Jeudi noir affirme dans un communiqué son intention de demeurer dans les lieux malgré tout.

"La justice en a décidé ainsi, les toiles d'araignée et les fientes de pigeon seront donc bientôt les nouveaux et uniques habitants de la Marquise", écrit-il dans un communiqué.

"Bientôt mais pas tout de suite: cette occupation est légitime et nous ne partirons pas, car notre départ laisserait le bâtiment vide pendant encore plusieurs années", ajoute-t-il.

Le président et la vice-présidente du Conseil régional d'Ile-de-France, le socialiste Jean-Paul Huchon et l'écologiste Emmanuelle Cosse, réclament de leur côté le relogement des jeunes squatteurs.

"L'Etat doit prendre toute sa place dans le nécessaire effort de relogement des jeunes. Puisque l'Etat expulse, que l'Etat s'occupe du relogement !", disent-ils dans un communiqué.

Selon un recensement de 1999, il y avait 136.000 logements vides à Paris, un chiffre qui aurait peu évolué. En 2006, les statistiques fiscales montraient que 18.600 logements étaient vides depuis plus de deux ans.

Thierry Lévêque, avec Elizabeth Pineau, édité par Patrick Vignal