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Logement

L'objectif logement sera difficile à remplir, dit Cécile Duflot

La ministre du Logement Cécile Duflot estime que l'objectif de 500.000 logements neufs construits par an en France d'ici 2017 sera difficile à tenir en raison de la crise mais doit être maintenu. /Photo d'archives/REUTERS/Jean-Paul Pélissier

La ministre du Logement Cécile Duflot estime que l'objectif de 500.000 logements neufs construits par an en France d'ici 2017 sera difficile à tenir en raison de la crise mais doit être maintenu. /Photo d'archives/REUTERS/Jean-Paul Pélissier - -

par Emmanuel Jarry et Mark John PARIS (Reuters) - L'objectif de 500.000 logements neufs construits par an en France d'ici 2017 sera difficile à...

par Emmanuel Jarry et Mark John

PARIS (Reuters) - L'objectif de 500.000 logements neufs construits par an en France d'ici 2017 sera difficile à tenir en raison de la crise mais doit être maintenu, a déclaré lundi Cécile Duflot.

"On souhaite garder cet objectif, même si dans le contexte de crise c'est un objectif qui apparaît très ambitieux", a dit la ministre du Logement dans une interview à Reuters. "On sait qu'il sera difficile de l'atteindre mais c'est ça qu'il faudrait construire pour répondre aux besoins."

Le nombre de mises en chantier a chuté de 11,2% au premier trimestre 2013 par rapport à la période correspondante de 2012, ce qui laisse craindre à des professionnels du secteur une chute des constructions neuves sous le seuil de 300.000 cette année, une hypothèse que n'écarte pas totalement Cécile Duflot.

Elle voit cependant dans l'augmentation de 5,5% des permis de construire enregistrée au premier trimestre un "frémissement" de bon augure. "Le secteur de la construction est vraiment en crise mais c'est un premier indice d'embellie", dit-elle.

Pour enrayer la crise du logement, elle parie aussi sur la mise sur le marché locatif d'au moins un million d'habitations individuelles vacantes, sans toutefois fixer de délai précis.

Le nombre de logements individuels vacants en France, hors résidences secondaires, est évalué entre 2,5 et 3,5 millions, précise la ministre.

"Mon obsession est de remettre sur le marché ces logements vacants. J'ai un objectif qui est d'arriver à en récupérer au moins la moitié à terme", explique Cécile Duflot. "Si on arrive à faire cela sur le quinquennat, ça sera un beau succès."

Pour inciter les propriétaires à remettre ces logements sur le marché locatif, le gouvernement a renforcé l'application de la taxe sur les logements vacants.

SÉCURISER LES PROPRIÉTAIRES

Depuis le 1er janvier, cette taxe est appliquée dans près d'une trentaine d'agglomérations de 50.000 habitants et plus. Elle s'applique désormais aux logements vacants depuis plus d'un an (au lieu de deux auparavant).

Elle s'élève à 12,5% de la valeur locative du bien la première année et à 25% à partir de la deuxième, au lieu de 10%, 12,5% et 15% à compter de la troisième année.

Cécile Duflot n'envisage pas une généralisation de cette taxe mais une application différenciée, non plus en fonction du nombre d'habitants de chaque zone ou agglomération, mais d'une évaluation de sa "tension locative" par des observatoires régionaux qui seront mis en place d'ici fin 2013.

"Parallèlement, nous travaillons sur les garanties universelles des loyers" précise la ministre. "L'objectif est de sécuriser les propriétaires qui mettent en location leur bien et qui, pour certains d'entre eux, ne le font pas par crainte d'avoir à gérer les contentieux."

Il s'agira de "mettre entre le locataire et le propriétaire un tiers qui sera le garant du paiement des loyers mais aussi de son recouvrement", ajoute-t-elle.

Ce "système mutualisé" et étendu à l'ensemble des locataires du parc privé sera créé dans le cadre d'un projet de loi que Cécile Duflot présentera au conseil des ministres début juillet.

Le gouvernement mise également, entre autres mesures, sur la transformation en locaux d'habitations de bureaux vacants - il y en aurait environ cinq millions de m2 en France.

Le coût de cette transformation "peut aller de 1.000 euros jusqu'à 4.000 euros le m2", précise Cécile Duflot.

Edité par Yves Clarisse