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Logement

L'hébergement d'urgence fait défaut en été, selon une étude

Centre d'hébergement d'urgence à Nantes. D'après la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars), deux demandes d'hébergement d'urgence sur trois n'ont pas été honorées en juillet en France, contre une sur deux l'hiver

Centre d'hébergement d'urgence à Nantes. D'après la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars), deux demandes d'hébergement d'urgence sur trois n'ont pas été honorées en juillet en France, contre une sur deux l'hiver - -

Deux demandes d'hébergement d'urgence sur trois n'ont pas été honorées en juillet en France, contre une sur deux l'hiver dernier, d'après la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars).

Deux demandes d'hébergement d'urgence sur trois n'ont pas été honorées en juillet en France, contre une sur deux l'hiver dernier, d'après la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars). Dénonçant une "absence criante de réponses en été", elle demande la pérennisation des places hivernales encore ouvertes, la réouverture des quelque 2.500 places disponibles et fermées début juillet et la mise à disposition de nouvelles places dans les départements où les besoins sont les plus forts. "C'est du jamais vu depuis plusieurs décennies", explique le directeur général de la Fnars, Matthieu Angotti, soulignant que la situation estivale a empiré depuis l'été dernier, avec 30% de réponses positives en juillet 2012 contre 50% en juillet 2011. "Il y a une urgence, et un déficit de réponse institutionnelle. Ce qu'on constate, c'est que ce déficit a été aggravé par la fermeture de places hivernales", ajoute-t-il.

Le manque de place en cause

En juillet, les demandes au 115, numéro vert pour les sans-abri, ont été aussi importantes que celles enregistrées entre les mois de décembre et de mars, mais elles ont moins abouti, du fait notamment de la fermeture des places hivernales, d'après l'association. Plus de sept réponses négatives sur 10 (72%) étaient en effet dues au manque de places, soit huit points de plus qu'à l'hiver dernier. Le recours aux nuits d'hôtel pour héberger les sans-abri a ainsi été plus important le mois dernier (30% des orientations) qu'en hiver (18% en février), mais il n'a pas suffi à compenser la fermeture de places, souligne l'association.

"Rompre avec un système saisonnier"

La Fnars, qui a mené cette étude dans 37 départements, s'oppose de longue date à la gestion saisonnière de l'hébergement d'urgence, qui prévoit d'adapter l'offre aux conditions climatiques. La ministre du Logement, Cécile Duflot, a déclaré fin juin vouloir "rompre avec un système saisonnier qui reproduit chaque année son lot de détresse", sans préciser les modalités d'une éventuelle sortie du dispositif d'hébergement hivernal. À son arrivée au ministère, elle avait annoncé le maintien des 2 500 places d'hébergement d'urgence hivernales alors ouvertes, dans l'attente d'un arbitrage budgétaire.

47 000 demandes faites au 115

Mais la plupart de celles-ci ont fermé le 1er juillet. Seuls trois centres situés en région parisienne, et qui représentent quelques centaines de places, sont restés ouverts sur décision de la ministre. En juillet, un peu plus de 47 000 demandes ont été faites au 115 par environ 12 000 personnes, d'après la Fnars. Elles concernaient à 88% des demandes d'hébergement. "On constate, par rapport à l'hiver, une légère diminution des demandes, mais une relative stabilité du nombre de personnes ayant sollicité le 115", dit l'association dans un communiqué.
La régression du taux d'attribution de places par rapport aux mois d'hiver est particulièrement forte dans certains départements comme la Drôme, l'Ille-et-Vilaine, le Val-d'Oise et, outre-mer, la Guadeloupe où il se situe entre 70 et 95%. La Fnars souligne que 64% des personnes qui ont appelé le 115 en juillet étaient "déjà connues dans le dispositif d'urgence", un chiffre équivalent à celui enregistré l'hiver dernier, signe d'après elle de la difficulté continue de ces personnes à accéder au logement.