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Grand froid: des "manteaux d’avenir" pour protéger les SDF

Face au grand froid, municipalités et associations s'activent pour venir en aide aux sans-abris. Mais que faire pour aller plus loin? Existe-t-il des solutions?

Face au grand froid, municipalités et associations s'activent pour venir en aide aux sans-abris. Mais que faire pour aller plus loin? Existe-t-il des solutions? - Joël Saget - AFP

Face au grand froid, municipalités et associations s'activent pour venir en aide aux sans-abris. Mais que faire pour aller plus loin? En se proposant de protéger des SDF tout en réinsérant des gens dans la vie professionnelle, le projet du "manteau d'avenir" vaut le coup d'oeil. Présentation.

Comment lutter pour que ce genre de drame ne se répète plus? Un jeune homme sans domicile fixe de 29 ans a succombé au froid, samedi dernier, à Douai dans le Nord. Face aux températures qui ne cessent actuellement de baisser, les efforts réalisés par les municipalités et associations sont nombreux pour venir en aide aux plus démunis: activation de plans "grand froid", ouverture d’hébergements d’urgence, renforcement des maraudes, etc.

Des actions qui restent malheureusement insuffisantes chaque année. Pour aller plus loin, quelles pourraient-être les solutions? Yvan Mouton, porte-parole de l’association "Action Froid", est venue partager quelques idées sur le plateau de BFMTV, lundi soir.

"Un manteau d’avenir" pour sauver des SDF

Protéger des sans-abris et commencer à réinsérer des gens dans la vie professionnelle. Tel est le double-objectif qui se cache derrière le "manteau d’avenir". En deux temps trois mouvements, cet épais blouson très chaud se transforme en un sac de couchage isolant, "et protecteur jusqu’à - 5 degrés", a expliqué Yvan Mouton.

Des manteaux-duvet de ce type, imaginés par l’association Femmes de demain, les membres d’Action Froid en ont déjà distribué près de 70 le week-end dernier dans les rues de Paris. Une aide concrète, pour ceux qui sont contraints de dormir dehors par des températures négatives. Et qui peut sauver des vies.

Une doudoune "made in France" qui coûte cher

Problème: cette grosse doudoune convertible coûte cher, près de 170 euros pièce, car elle est fabriquée dans une usine du Nord. "On ne peut pas en faire beaucoup", a déploré sur notre antenne le porte-parole d’Action Froid, à qui il n’en restait plus qu’une trentaine à distribuer lundi soir.

Mais alors pourquoi faire fabriquer au prix fort en France quand cela aurait coûté beaucoup moins d’argent en Chine? "La volonté, c’est que la fabrication de ce manteau prévoit le développement d’une filière d’insertion pour femmes éloignées de l’emploi", a justifié Yvan Mouton. "On va protéger des sans-abris avec ce manteau, et en plus on va peut-être commencer à faire sortir des gens de la rue." Un projet gagnant-gagnant, qui ne pourra toutefois être mené à bien sans l’arrivée d’investisseurs extérieurs et de dons. Objectif? "Construire 10.000 manteaux", a fixé le bénévole.

140.000 SDF en France, 40.000 sur le carreau

En tout, combien de personnes sont exposées au froid dans notre pays? "Au mois de novembre, 40.000 personnes se sont vues refuser un hébergement d’urgence en France, donc on peut considérer qu’il y a 40.000 personnes sur le carreau actuellement", a énuméré Yvan Mouton. "Mais le nombre total de sans-abris en France est de 140.000, en augmentation de 40% en dix ans", a-t-il précisé.

Si les sans domicile fixe sont exposés tout au long de l’année, les périodes hivernales sont pour eux critiques. Les plans "grand froid", activés ici ou là par les municipalités, sont-ils adaptés? "Non", a tranché le porte-parole de l'association.

"C’est un peu un plan de communication", a-t-il accusé. "Par exemple à Paris on l’a déclenché depuis exactement un mois, quand on est près de 0 degré et des températures à peine négatives. Or, ce qu'il faudrait faire, c'est l'activer à partir de 5 degrés", a-t-il encore préconisé.

Car c'est précisément pendant cette période que les corps sont déjà mis à rude épreuve. "Avec le froid, l’organisme se fatigue. Les gens qui sont sur les trottoirs s’épuisent, ils ne vivent plus, ils survivent", a soupiré le porte-parole d’Action Froid."Et quand la vague de froid s’accentue, il y a des morts."
https://twitter.com/jmaccaud Jérémy Maccaud Chef d'édition BFMTV