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Gironde: un retraité ne peut revenir dans sa maison squattée

Roger Gouin, 84 ans, n'aurait jamais cru voir un jour sa maison de Bègles occupée par des squatteurs. Avec ses proches il se bat pour recouvrer la jouissance de son domicile qu'il avait quitté à cause d'ennuis de santé.

Lorsqu'il sort de sa maison de retraite, Roger Gouin, 84 ans, trouve maintenant refuge chez sa belle-fille. Longtemps éloigné de son domicile de Bègles à cause d’ennuis de santé, il souhaiterait aujourd’hui y retourner de temps à autre. Mais c'est impossible: depuis son départ, sa maison est occupée par des groupes de squatteurs, peu enclins à quitter les lieux...

"C'est stressant, on reçoit un choc. C'est difficile de s'en remettre, car on n'est plus chez soi", confie le retraité, à BFMTV.

Au premier abord, l'habitation paraît pourtant vide. Les volets sont fermés et la présence des occupants est seulement trahie par la présence de leurs affaires dans le jardin. L'un d'eux, sans vouloir se montrer à la caméra, affirme qu'il "ne veut pas parler".

"On veut rester tranquille. Vous apportez de p....n de problèmes", continue-t-il.

Que faire pour déloger les squatteurs? Roger Gouin et sa famille sont dans l'embarras. Le beau-fils de Roger Gouin a bien tenté de sécurisé les lieux en "enfonçant les volets" et en renforçant le tout "avec du contreplaqué, du fer, des visses", mais rien n'y a fait déplore Françoise Tuncq, la belle fille de l'infortuné propriétaire.

Les squatteurs affichent un article de loi sur l'un des volets

Sur l'un des volets, une feuille de papier imprimée rappelle que les occupants ne peuvent être délogés "sans décision de justice ou procès verbal de conciliation exécutoire", comme l'article 61 de la loi du 9 juillet 1991 en dispose.

"Ce lieu est notre domicile ainsi que notre résidence principale depuis le 21/10/2015 (...) Nous sommes protégés par la loi", est-il inscrit.

Roger et sa famille ont fait appel à la mairie de Bègles qui avoue son impuissance. Ne reste donc que le dépôt d'une plainte pour faire bouger les choses. Mais la procédure pourrait prendre des mois.

Dans une affaire similaire, Maryvonne, une retraitée de 83 ans, avait finalement pu, en mai dernier, retrouver sa maison de Rennes. Une décision du tribunal avait finalement ordonné l'expulsion des squatteurs. Mais deux mois après avoir recouvré son logement, celui-ci demeurait toujours inhabitable.

D. N. avec Alexis Cuvillier et Eve Castaing