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Logement

Gennevilliers: le long de la Nationale 315, un bidonville peuplé de familles à quelques mètres des voitures

Depuis l'été dernier, un campement de Roms s'est installé le long de la Nationale 315 à Gennevilliers. Dans ce bidonville, plusieurs dizaines de personnes dont de nombreux enfants vivent dans des conditions précaires sans électricité, à quelques mètres des voitures.

Sur le talus surplombant la N315, le bidonville s'étend sur plusieurs centaines de mètres. 300 Roms, dont la moitié sont des enfants, vivent dans des cabanes fabriquées avec des matériaux récupérés, au milieu des détritus. Il n'y a pas d'eau potable et les habitants de ce campement de fortune s'entassent dans des espaces très étriqués. Dans l'une des cabanes visitées, six personnes vivent ainsi dans quelques mètres carrés. 

Dans un autre baraquement, des valises sont faites un peu partout au cas où. Les Roms vivent en effet dans la peur constante de l'expulsion et il faut être prêt à partir. 

La gazinière utilisée comme chauffage

Pour la lessive, un unique bac permet de laver le linge qui est ensuite étendu le long de leurs abris de fortune. Malgré la vétusté des lieux, la plupart des portes d'entrées sont cadenassées par les habitants pour tenter de préserver un minimum d'intimité.

Chez Elena, la gazinière est allumée pour permettre de chauffer un peu la pièce. Cette femme de 45 ans a quitté la Roumanie pour la France et vagabonde de bidonvilles en bidonvilles depuis sept ans maintenant. En mauvaise santé, son suivi médical est à revoir à chaque fois qu'elle doit changer d'endroit. Une situation que déplore Livia Otal, chargée de mission bidonvilles pour Médecins du monde.

"Il faudrait recommencer les démarches pour obtenir l'aide médicale d'Etat, il faudrait refaire le tour des médecins. Au niveau de ses médicaments, elle n'est pas à jour. Tout met en danger sa santé", explique-t-elle. 

Une expulsion imminente?

L'avenir de tous les habitants dans le bidonville est aussi incertain. Une action en justice est en cours pour évacuer le campement et le tribunal de grande instance de Nanterre se prononcera en référé sur le dossier jeudi prochain.

"La semaine prochaine, elle ne sait pas où elle sera. Elle ne sait pas si elle aura une proposition d'urgence, elle sait même pas si elle va avoir un toit au-dessus de la tête ou se retrouver à la rue", poursuit Livia Otal. 

Le maire de Gennevilliers dénonce lui aussi une situation "indigne". Jeudi, avec plusieurs élus de sa ville, il a bloqué symboliquement la N315 à la circulation pour faire pression sur l'Etat. Pour lui, la situation est devenue dangereuse avec "des enfants qui jouent à un mètre de la nationale". Il souhaite que les habitants du bidonville puisse bénéficier d'un relogement et prévoit une nouvelle action le 10 mai prochain si la situation n'a pas évoluée. 

C. B avec Ariane Limozin et Florian Chevallay