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Logement

Aides au logement amputées : les étudiants en colère

Difficile de se loger quand on est étudiant... qui plus est si l'on doit renoncer aux APL

Difficile de se loger quand on est étudiant... qui plus est si l'on doit renoncer aux APL - -

Rigueur oblige, il faudra désormais choisir entre les APL et la demi-part par enfant à charge accordée aux parents. Une annonce très critiquée par le syndicat étudiant UNEF, qui menace d’une « rentrée universitaire offensive ».

Le ministre du Budget, François Baroin a annoncé mardi la suppression de la possibilité donnée aux étudiants et à leurs parents de cumuler l’aide personnalisée au logement (APL) et la demi-part fiscale pour enfant à charge. Une annonce immédiatement critiquée par l’UNEF (Union nationale des étudiants de France) qui en appelle à une « rentrée universitaire offensive et combative ». Selon le syndicat, 700.000 étudiants bénéficient des aides au logement, tandis que la demi-part fiscale liée aux enfants étudiants représente 1,7 milliard d'euros.

« Les étudiants de classe moyenne les plus touchés »

« Cette décision, c’est un coup de poignard dans le dos, s’insurge Jean-Baptiste Prevost, président de l’organisation syndicale étudiante. Parce que le secrétaire d’Etat au Logement, Benoist Apparu s’était engagé à ne pas toucher aux aides au logement. Soit il a été désavoué, soit il a menti aux étudiants. Donc, soit le gouvernement revient à la raison et revient sur cette position, soit il décide de faire payer le prix fort aux étudiants et ceux-ci réagiront. »

« On ne se loge pas avec 150 à 180 euros par mois »

Soulignant que les plus touchés seront les étudiants issus de la classe moyenne, Jean-Baptiste Prevost explique : « ils ne bénéficient d’aucune bourse et les aides au logement représentent leur seul soutien financier de l’Etat. Des aides d’ailleurs déjà insuffisantes : on ne se loge pas avec 150 à 180 euros par mois ». Craignant une « régression de l’autonomie des étudiants, des difficultés financières et des répercussions sur leurs études », il ajoute : « Les familles vont bien devoir compenser et les étudiants, galérer encore un peu plus ! »

L’aide fiscale « amputée de 1319 € par an »

Tout aussi « scandalisée qu’on pénalise ainsi les familles », Dominique Marcilhacy, porte-parole de l’Union des familles d’Europe souligne notamment qu’aujourd’hui « 80% des jeunes de 20 ans sont à charge de leurs parents » et qu’il est donc normal que ceux-ci puissent bénéficier d’une demi-part fiscale.
Une simulation réalisée par le syndicat étudiant montre que dans une famille avec trois enfants à charge et dont les parents gagnent chacun 2500€ par mois, l’aide fiscale « sera amputée de 1319 € par an ».

De leur coté, les bailleurs sociaux protestent aussi et prédisent une perte de 340M€, qui se traduira par une réduction de leur capacité d’investissement, soit « 20 000 logements neufs en moins qui pourront être lancés ».