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Société

Lille: mobilisation contre la numérisation des copies et la réforme du bac

Un lycéen pendant une épreuve du baccalauréat en juin 2017.

Un lycéen pendant une épreuve du baccalauréat en juin 2017. - MARTIN BUREAU

Les copies de l'épreuve écrite de philosophie et de français au baccalauréat sont numérisées pour la première fois afin d'être corrigées sur ordinateur. Une décision contestée par une partie des professeurs.

Une cinquantaine de professeurs de philosophie et de lettres se sont rassemblés mardi après-midi devant le rectorat de Lille pour protester contre la numérisation des copies et les dysfonctionnements de l'organisation du baccalauréat.

En grève, "70 à 80" professeurs de l'académie de Lille ont refusé d'entrer leurs notes des épreuves de philosophie pour demander un délai supplémentaire, au dernier jour du rendu des notes, a indiqué à l'AFP Hubert Sauvage, professeur de philosophie au lycée Henri Darras de Liévin et membre du Snes Pas-de-Calais.

"Couac sur couac"

Pour la première fois, les copies de l'épreuve écrite de philosophie et de français au baccalauréat sont numérisées pour être corrigées sur ordinateur, via un logiciel d'aide à la correction baptisé Santorin, un système décrié par de nombreux enseignants.

Outre "les délais raccourcis de correction des copies" et "l'arrivée de Santorin", Hubert Sauvage dénonce "la réforme du bac en général", "les méthodes employées, le mépris dont fait preuve le ministre à notre égard". "On reçoit les convocations au dernier moment, c'est couac sur couac, il y a une sorte de désintérêt du bac. On ne fait rien pour que ça se passe bien", a-t-il déploré auprès de l'AFP.

"On a l'impression que le ministre voudrait qu'on ne fasse pas sérieusement notre métier", a-t-il regretté.

Pour Vincent Perlot, professeur d'histoire géographie au lycée Paul Duez de Cambrai (Nord), "cette année plus que jamais, le ministre saccage le baccalauréat".

715.000 candidats

"Petit à petit, la réforme Blanquer arrive à ce qu'elle voulait: un bac extrêmement inégalitaire d'un établissement à l'autre, avec une part importante de contrôle continu et très peu d'épreuves terminales qui sont pour nous la seule garantie d'une justice et égalité de traitement entre les élèves".

Il se dit inquiet "pour les élèves, car c'est une dévalorisation du diplôme et c'est ne pas leur rendre service pour l'entrée dans le supérieur".

Pour cette première édition du "bac Blanquer", quelque 715.000 candidats tentent de décrocher le diplôme dans des conditions aménagées en raison de la crise sanitaire. Pour l'épreuve de philosophie, la meilleure note sera retenue entre celle obtenue à l'épreuve et celle du contrôle continu, à condition d'avoir rendu sa copie.

B.R. avec AFP