Lesbienne, bisphénol, huile: les mots interdits de la campagne Nutella

La célèbre marque de pâte à tartiner a lancé une nouvelle campagne de communication permettant aux consommateurs de personnaliser leurs étiquettes et de les partager sur les réseaux sociaux. Mais cette opération s’est transformée en bad buzz pour Nutella, qui a banni certains mots jugés sensibles.

Après une célèbre boisson sucrée, c’est au tour d’une marque de pâte à tartiner, non moins fameuse, de lancer une nouvelle campagne de communication permettant aux consommateurs de personnaliser les étiquettes. Baptisée "dites-le avec Nutella", cette opération permet aux internautes d’écrire un message sur un pot virtuel, et de le partager en format Gif (image animée) sur les réseaux sociaux, ou d’imprimer directement son étiquette.

Mais cette campagne de communication s’est retournée contre Ferrero, le groupe auquel appartient le Nutella. Prévenante, la marque a en effet préféré bannir certains mots, comme l’a repéré Rue89. En cas d’utilisation d’un mot interdit, le message suivant s’affiche: "Votre message contient un mot non conforme aux conditions d’utilisation Nutella".

L' étonnante liste des mots prohibés

Ce qui n’a pas échappé aux internautes, qui se sont empressés d’étudier le code source du site internet, et ont découvert la liste des mots prohibés, relate avec malice le pure-player. En quelques clics, il est possible d’avoir un aperçu des mots censurés par la marque de confiseries:

- © Capture d'écran Nutella

Exit les mots alcool, drogue, andouille, caca, prout, diarhée, Hitler, nazi et autres insultes… Plus surprenant, Ferrero a banni toute référence à l’obésité, comme les mots cellulite, obèse, gros sac, kilos…

Mais encore toute référence à ce qui pourrait nuire à l’image de la marque, comme huile de palme, dont l’utilisation dans la fabrication du Nutella fait polémique, ou encore… orang-outan, dont l’espèce est menacée par la culture de l’huile de palme.

Bad buzz

Contacté par FTVi, Ferrero a assumé sa démarche:

"Les messages négatifs ou insultants ont été directement supprimés du champ des possibles, l'idée étant de se servir du pot de Nutella comme d'un support de communication pour partager son enthousiasme, a déclaré le groupe dans un communiqué. De la même manière, les mots désignant des communautés qui font souvent l'objet d'attaques de la part de personnes malintentionnées ont été retirés des propositions."

Les internautes, eux, ont pris un malin plaisir à détourner la campagne, provoquant un vrai bad buzz se retournant contre la marque. Libération s’est amusé à publier un petit listing de mots qui ont échappé à la censure de Nutella: préférez "tétons" à "nichons", "vinasse" à "alcool" ou encore... "Kim Jong un", qui, lui, n’est pas interdit.

Caroline Piquet