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Société

Les syndicats s'attendent à un 1er-Mai morose

Le pouvoir d'achat, le chômage et les suppressions de postes dans la fonction publique seront dimanche au menu des défilés du 1er-Mai mais les syndicats s'attendent à une mobilisation limitée. /Photo d'archives/REUTERS/Stéphane Mahe

Le pouvoir d'achat, le chômage et les suppressions de postes dans la fonction publique seront dimanche au menu des défilés du 1er-Mai mais les syndicats s'attendent à une mobilisation limitée. /Photo d'archives/REUTERS/Stéphane Mahe - -

PARIS (Reuters) - Le pouvoir d'achat, le chômage et les suppressions de postes dans la fonction publique seront dimanche au menu des défilés du...

PARIS (Reuters) - Le pouvoir d'achat, le chômage et les suppressions de postes dans la fonction publique seront dimanche au menu des défilés du 1er-Mai en France mais les syndicats s'attendent à une mobilisation limitée.

Affaiblis après l'échec de la mobilisation de l'automne contre la réforme des retraites, la plupart des organisations syndicales pensent que les salariés attendent la présidentielle de 2012 pour exprimer leur ras-le-bol dans les urnes.

"Les tensions sont là, mais le passage en force du gouvernement sur les retraites a donné à beaucoup le sentiment qu'il est vain de mobiliser au niveau national", explique Nadine Prigent, numéro 2 de la CGT, vendredi dans Les Echos.

Au moins 173 défilés sont néanmoins prévus à travers la France et les syndicats veulent profiter de l'occasion pour opposer leurs valeurs à celles du Front national, qui défilera le même jour à Paris, comme il le fait traditionnellement.

Les syndicats CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa défileront dans les mêmes cortèges tandis que comme les années précédentes, Force ouvrière (FO) et la CFTC feront bande à part.

"Les 173 rassemblements du 1er-Mai doivent être l'occasion, avec un chômage qui reste à un très haut niveau et des salaires toujours orientés à la baisse pour les salariés de montrer leur détermination face à ces préoccupations sociales qui demeurent au premier plan", écrit la CGT.

Mais l'intersyndicale, qui s'était reconstituée pour s'opposer en 2010 à la réforme des retraites, s'est réduite de huit à cinq organisations et l'heure n'est plus à la contestation pure et dure à un an de l'élection présidentielle.

FACE AU PHÉNOMÈNE FN

Les syndicats veulent surtout cultiver leur jardin social soit par l'action, soit par la négociation.

Bien que la CGT ait retrouvé une posture protestataire, ces derniers mois ont été marqués par les efforts de la CFDT, de la CFTC et de FO pour signer des accords, à l'image de ceux sur les retraites complémentaires.

Les syndicats "ne peuvent pas se contenter d'un syndicalisme qui n'amène que de l'échec", a expliqué récemment François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT, dans Le Monde.

Les syndicats doivent relever un autre défi, celui du Front national qui, selon de récents sondages, progresse dans le monde ouvrier.

Selon l'Ifop, Marine Le Pen est donnée en tête chez les ouvriers (36%), loin devant les autres candidats, dans les intentions de vote pour l'élection présidentielle de 2012.

Pour son premier défilé du 1er-Mai comme présidente du FN, Marine Le Pen veut se poser, dimanche à Paris, en défenseur des classes populaires face aux syndicats.

Ces derniers doivent également faire face aux tentatives d'entrisme de militants d'extrême droite. La CGT et FO ont dû exclure deux candidats FN aux élections cantonales de mars.

Face à ce phénomène, François Chérèque prône un travail de pédagogie. "Nous disons aux salariés concernés qu'ils font une erreur d'analyse, que les propositions de Marine Le Pen sont creuses. Pis, qu'elles se retourneraient contre les ouvriers, que ce sont de fausses pistes", dit-il.

Gérard Bon, édité par Patrick Vignal