Les syndicats ont-ils perdu des plumes dans la bataille ?

Après plusieurs semaines de mobilisation contre la réforme des retraites, les syndicats en sont à l'heure du bilan: les grèves vivent leurs dernières heures et la loi va être votée par le Parlement. Ont-ils du souci à se faire pour les mois à venir ? Dites-nous ce que vous en pensez.

A quelques heures du vote définitif de la réforme des retraites par le Parlement, les syndicats en sont à l'heure du bilan: le mouvement de contestation, lancé il y a plusieurs semaines, est sur le point de s'achever, pour l'heure sur un échec.

Car à moins d'une invalidation improbable du projet de loi par le Conseil constitutionnel, le texte sera promulgué mi-novembre. Et sur le terrain, les grèves et blocages vivent leurs dernières heures. Hier mardi, l'UNEF n'est difficilement parvenue à réunir qu'un millier de manifestants étudiants devant le Sénat.
Le passage en force choisi par Nicolas Sarkozy semble avoir payé. Et les syndicats se disent blessés de ne pas avoir été entendus, voire inquiets sur leur future capacité de contestation face au gouvernement.

« Les syndicats apparaîtront impuissants »

Certains syndicalistes ne cachent pas leur amertume. Eric Aubin, de la CGT, reconnaît par exemple que « la méthode utilisée [ndlr: par le gouvernement] va laisser des traces. On ne peut pas rester sourd à un tel conflit, mépriser les organisations syndicales et les salariés comme ça s'est fait pendant ce conflit, et penser que demain tout va être comme avant et qu'on va pouvoir dialoguer ».
Le politologue Dominique Réynié, estime pour sa part que les syndicats ayant appelé à la grève « s'étant opposés beaucoup à la réforme sans parvenir à l'empêcher, apparaîtront comme impuissants ».

« Si les élections avaient lieu demain, Sarkozy prendrait une trempe »

Mais pour d'autres, il est hors de question de considérer que les syndicats sortent fragilisés de ce conflit, comme Marc Blondel, ancien secrétaire général de Force Ouvrière: « Moi j'ai l'impression que le fait d'avoir fait déja six voire sept manifestations, avec un succès qui s'est maintenu, ça fait une masse de mécontentement qui va rester. Et je crois que si les élections avaient lieu demain, Sarkozy prendrait une tremps, ça c'est clair ».

Et vous, qu'en pensez-vous ?