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Société

Les syndicats lycéens voient la grogne s'amplifier

Jeunes manifestants à Lyon lors de la journée de mobilisation contre la réforme des retaites le 23 septembre dernier. Pour les organisations lycéennes, le trouble dont fait preuve le gouvernement face à la mobilisation des jeunes contre ce texte est la pr

Jeunes manifestants à Lyon lors de la journée de mobilisation contre la réforme des retaites le 23 septembre dernier. Pour les organisations lycéennes, le trouble dont fait preuve le gouvernement face à la mobilisation des jeunes contre ce texte est la pr - -

PARIS (Reuters) - Le trouble manifesté par le gouvernement face à la mobilisation des jeunes contre la réforme des retraites est la preuve du poids...

PARIS (Reuters) - Le trouble manifesté par le gouvernement face à la mobilisation des jeunes contre la réforme des retraites est la preuve du poids d'un mouvement appelé à s'amplifier, ont estimé lundi les organisations lycéennes.

Des assemblées générales sont prévues pour préparer la journée d'action de mardi qui verra les élèves défiler aux côtés des salariés contre le texte de loi débattu au Sénat.

En fin de semaine dernière, une centaine de lycées et près de 15.000 élèves se sont mobilisés selon les syndicats. Seuls 81 établissements sur 4.300 étaient concernés, soit 2% du total, d'après le ministère de l'Education nationale.

Repoussant les propos du ministre Luc Chatel dénonçant des "tentatives de récupération", les organisations lycéennes tablaient lundi sur une amplification du mouvement.

"La mobilisation demain va être massive. Il y a de nombreuses assemblées générales, preuve du désir des lycéens de mettre la pression sur le gouvernement", a dit à Reuters le président de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), Massira Baradji.

"Si nous n'avons pas de réponse, nous amplifierons le mouvement", a-t-il prédit.

Un avis partagé par Victor Colombani, président de l'Union nationale lycéenne (UNL).

"On verra demain, mais la mobilisation est là et il n'y a pas de raison que ça s'arrête", a-t-il déclaré à Reuters.

JOURNÉE "FACS MORTES"

Le mouvement lycéen vient s'ajouter à l'appel à une journée "facs mortes" lancé pour le 12 octobre par la première organisation étudiante, l'Unef. Les étudiants "doivent prendre toute leur part" dans la lutte, renchérit Sud-Etudiants lundi dans un communiqué.

Cette levée de bouclier semble inquiéter le gouvernement, qui a évité jusqu'ici toute confrontation avec la jeunesse en retirant par exemple la réforme des lycées Darcos en 2008 ou, plus récemment, en renonçant à supprimer l'aide au logement des étudiants fiscalement rattachés à leurs parents.

Ce week-end, le conseiller social de l'Elysée, Raymond Soubie, a jugé "totalement irresponsable que des adultes en situation de responsabilité dans certaines organisations invitent les lycéens à aller dans la rue".

Luc Chatel a dénoncé des "tentatives de récupérations ou d'irresponsabilité de personnes qui veulent mettre les lycéens en danger".

"Manifester sur la voie publique c'est dangereux", a-t-il rappelé, alors que deux jeunes filles ont été blessées au visage en marge d'une action lycéenne en Haute-Savoie.

Quant au chef des députés UMP Jean-François Copé, il pense que "les lycéens n'ont rien à faire dans la rue".

Des propos interprétés par les lycéens comme des signes de nervosité de la part de l'exécutif.

"Les déclarations du week-end sont une preuve réelle que le gouvernement craint cette mobilisation", estime Victor Colombani, qui rejette toute idée de manipulation.

"Dire que c'est dangereux de descendre dans la rue, c'est quand même une atteinte au droit fondamental d'expression que les lycéens doivent aussi avoir", estime-t-il, saluant "un mouvement réellement intergénérationnel".

Pour leurs représentants, les lycéens doivent avoir leur mot à dire dans une réforme qui les concernera demain.

"Ni 62, ni 67 ans. Il n'y a pas d'âge pour se battre pour le droit à la retraite à 60 ans...", souligne la FIDL dans un tract diffusé sur son site internet.

Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse