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Société

Les suicides de policiers et gendarmes en baisse en 2015

Deux policiers en vêtements traditionnels musulmans interpellent un suspect, mercredi à Marseille

Deux policiers en vêtements traditionnels musulmans interpellent un suspect, mercredi à Marseille - Capture d'écran

Les suicides de policiers et de gendarmes, qui avaient connu un pic en 2014 et provoqué la mise en oeuvre d'un plan ministériel, ont diminué depuis début 2015, a annoncé mardi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Il y a eu 40 suicides de policiers depuis le début de l'année contre 48 à la même période en 2014, a indiqué le ministre qui a conclu un séminaire consacré à ce sujet.

Mais le nombre de suicides de gendarmes est de 22 depuis janvier 2015 contre 19 en 2014 à la même époque. "Les choses vont dans la bonne direction", a déclaré M. Cazeneuve, qui entend inscrire cette tendance "dans la durée".

Le ministre a détaillé le suivi des 23 mesures adoptées en janvier 2015 après un pic de suicides enregistrés parmi les forces de l'ordre en 2014, 55 policiers (contre 40 en moyenne annuellement) et une trentaine de gendarmes. Cela avait suscité une vague d'émotions dans leurs rangs. "Ce plan ministériel et global" a donné ses "premiers résultats", a assuré le ministre.

Le dépôt des armes en phase de test

Il a évoqué parmi les mesures de ce plan le recrutement supplémentaire de psychologues ou l'expérimentation de nouveaux cycles de travail des policiers. Il a également dit vouloir persévérer sur l'expérimentation dans certains départements du dépôt des armes de service au commissariat par les policiers avant de regagner leur domicile.

Selon M. Cazeneuve, "un policier sur trois se suicide chez lui avec son arme". Cette mesure avait suscité des critiques de syndicats de police arguant de la nécessité d'être armé en permanence "face au risque terroriste". Cette expérimentation est menée notamment pour l'instant dans le Val d'Oise, à Guéret (Creuse), Châteauroux (Indre) et Bourges (Cher) où des casiers réservés au dépôt des armes ont été installés à grand frais. "Il y a une part de mystère" dans les suicides, a aussi fait valoir le ministre, et "aucun plan ne pourra répondre à lui seul à la complexité des situations". "Mais nous avons des marges de manoeuvre", a-t-il dit en se félicitant de ce plan. Les suicides sont un sujet sensible et récurrent parmi les forces de l'ordre. Les quelques études officielles ont démontre qu'il s'agit souvent de raisons "d'ordre privé".

la rédaction avec AFP