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Société

Les régimes amaigrissants au banc des accusés

Une étude commandée par le gouvernement à l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation met en lumière les risques liés aux régimes amaigrissants, qui peuvent aller jusqu'à des problèmes cardio-vasculaires, voire la mort pour les plus extrême

Une étude commandée par le gouvernement à l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation met en lumière les risques liés aux régimes amaigrissants, qui peuvent aller jusqu'à des problèmes cardio-vasculaires, voire la mort pour les plus extrême - -

Une étude publiée jeudi en France met en lumière les risques liés aux régimes amaigrissants, qui peuvent aller jusqu'à des problèmes cardio-vasculaires, voire la mort pour les plus extrêmes.

PARIS (Reuters) - Une étude publiée jeudi en France met en lumière les risques liés aux régimes amaigrissants, qui peuvent aller jusqu'à des problèmes cardio-vasculaires, voire la mort pour les plus extrêmes.

L'étude, qui a porté sur quinze régimes différents, a été commandée par le gouvernement à l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). Elle donnera lieu à des recommandations en 2011.

Les experts en nutrition et les scientifiques réunis par l'Anses se sont notamment penchés sur les méthodes hyperprotéinées du Dr Atkins et du Dr Dukan mais également le régime "citron détox", celui de la "soupe au chou" ou celui du Pr Montignac.

Ils réaffirment la nécessité de lutter contre le surpoids, qui touche 32% des Français, et contre l'obésité (15%) mais remarquent que dans de très nombreux cas les régimes sont appliqués "pour des raisons essentiellement esthétiques".

"La principale conclusion de ce rapport est que la recherche de perte de poids par des mesures alimentaires ne peut être justifiée médicalement que par un excès pondéral effectif, et que cette démarche doit faire l'objet d'une prise en charge par des spécialistes", peut-on lire dans l'étude publiée sur le site internet de l'Anses.

Dans un communiqué, la société Insudiet, numéro un français des régimes hyperprotéinés, insiste sur ce suivi médical.

INEFFICACES

"Les régimes non encadrés sont dangereux pour la santé", souligne Insudiet, qui note que des déséquilibres peuvent avoir pour conséquences "trop de protéines (notamment animales), pas assez de fibres et de fer, pas assez de vitamines D et C.

"Ceci entraîne des risques de cancers, de maladies cardiovasculaires et d'ostéoporose", dit la société.

Les experts de l'Anses notent que les régimes sont la plupart du temps inefficaces.

"Une conséquence majeure et récurrente des privations et exclusions pratiquées, quel que soit le régime, est paradoxalement la reprise de poids", peut-on lire dans l'étude.

"Plus on fait de régimes, plus on favorise la reprise pondérale, a fortiori en l'absence d'activité physique, qui constitue un facteur essentiel de stabilisation du poids", ajoute l'Anses, selon qui 80% des personnes ayant fait un régime reprennent du poids après un an.

Parmi les risques sanitaires, l'étude juge les régimes, quelle que soit leur nature, "délétères pour l'intégrité du capital osseux".

Dans le cas des régimes hyperprotéiques, les experts relèvent des risques d'insuffisance rénale et les méthodes hypoglucidiques peuvent provoquer des troubles digestifs passagers ainsi qu'une perte de l'estime de soi.

L'étude de l'Anses est plus alarmante en ce qui concerne les régimes "très hypocaloriques" qui "peuvent induire de façon aigüe une mort subite, en lien avec des troubles du rythme cardiaque".

Les enfants, les adolescents, les femmes enceintes et les sportifs sont exhortés à une prudence encore plus grande que le reste de la population.

Faire un régime quand on attend un enfant ralentit la croissance foetale et "peut avoir des conséquences sur la santé ultérieure du sujet". Chez l'enfant, une restriction calorique entraîne un ralentissement de croissance et chez le sportif amateur, elle peut avoir des conséquences cardio-vasculaires "lors de la reprise d'une activité physique chez un sujet sédentaire depuis plusieurs années".

Laure Bretton, édité par Patrick Vignal