Les quotas de pêche du thon rouge quasi inchangés pour 2011

PARIS (Reuters) - Les Etats pêcheurs réunis à Paris ont laissé samedi les quotas de pêche du thon rouge quasi inchangés pour 2011, au grand dam des écologistes qui exigeaient une forte réduction pour sauver cette espèce menacée.

Les 48 membres de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta), basée à Madrid, se sont mis d'accord sur un quota de 12.900 tonnes pour 2011, contre 13.500 tonnes cette année.

Les ONG, dont Greenpeace et le WWF, exigeaient une réduction drastique, autour de 6.000 tonnes, de la pêche de cette espèce en danger dont le stock a baissé de plus de 80% depuis les années 1970, selon des scientifiques occidentaux.

Greenpeace a déploré dans un communiqué un résultat "déplorable" en contradiction avec l'engagement à ce que tous les stocks de poissons soient exploités de façon durable d'ici à 2020 pris lors d'une récente convention internationale sur la biodiversité de Nagoya.

"Une nouvelle fois, les délégations ne se sont pas préoccupées d'assurer la sauvegarde d'une espèce emblématique et menacée", a déclaré François Chartier, chargé de campagne Océans de Greenpeace.

Pour l'organisation verte, la décision de la Cicta "démontre que seul prime l'intérêt économique à court terme de la pêche industrielle".

Les pêcheurs français avaient menacé d'aller au conflit en juin dernier après la décision de Bruxelles d'interrompre prématurément la campagne 2010 en Méditerranée et dans l'Atlantique Est en raison d'une forte diminution des stocks.

Il y a huit mois, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacés d'extinction (Cites) avait rejeté les propositions de Monaco et de l'Union européenne visant à interdire le commerce international du thon rouge.

Très prisé des Japonais et des amateurs de sushis, le thon rouge peut atteindre la taille d'un cheval et peser jusqu'à 650 kg. Il vit dans l'Atlantique Nord, le golfe du Mexique et la mer Méditerranée.

Leigh Thomas et Elizabeth Pineau, édité par Guy Kerivel