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Les professionnels de l'équitation défilent contre la TVA à 20%

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PARIS (Reuters) - Des milliers de cavaliers et professionnels de l'équitation venus de toute la France ont défilé dimanche à Paris avec des...

PARIS (Reuters) - Des milliers de cavaliers et professionnels de l'équitation venus de toute la France ont défilé dimanche à Paris avec des centaines de poneys pour protester contre la hausse de TVA de 7% à 20% prévue au 1er janvier pour leur filière.

Cette manifestation, sous l'égide du collectif "L'équitation en péril", témoigne d'une montée en puissance de la mobilisation lancée depuis plusieurs semaines avec le soutien de la FNSEA, principal syndicat agricole.

Les associations équestres estiment que l'"équitaxe" pourrait entraîner la fermeture de 2.000 des 7.000 centres équestres, la perte de 6.000 emplois et envoyer 80.000 chevaux à l'abattoir.

Les défenseurs du monde équestre étaient 15.000, selon les organisateurs, à battre le pavé parisien et 5.000 d'après la préfecture de police, qui a dénombré 300 poneys.

A pied ou à cheval, le cortège s'est ébranlé en début d'après-midi de la place d'Italie pour rejoindre celles de la Bastille puis de la Nation.

"Hollande t'es pas le bon cheval", proclamait une pancarte brandie par un manifestant portant un masque de cheval. "Le cheval, c'est génial, la TVA, c'est fatal", disait une autre.

"Pour beaucoup de centres équestres, une telle hausse sera fatale", a déclaré Serge Lecomte, le président de la Fédération française d'équitation (FFE).

Sous la pression de la Commission européenne et de la Cour européenne de justice, qui a condamné Paris, le gouvernement français a décidé d'appliquer au 1er janvier un taux de TVA de 20% à l'ensemble des activités liées au cheval.

Vendredi, le ministre du Budget Bernard Cazeneuve a promis de se battre en faveur de la filière dans le cadre de la renégociation de la directive TVA, afin de réintroduire à terme les centres équestres dans le dispositif de taux réduit.

D'ici-là, un fonds spécifique sera ouvert au profit des centres équestres ce qui permettra, avec le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) dont ils bénéficient déjà, de compenser l'effet de la hausse de la TVA, a-t-il précisé en marge du débat sur le budget 2014 au Sénat.

La ministre des Sports, Valérie Fourneyron, a souligné pour sa part qu'une révision de la directive européenne n'était pas possible à court terme et que le gouvernement activait tous les leviers pour limiter l'impact de la hausse.

Mais pour Serge Lecomte, la création récente d'un "fonds cheval" ne compensera pas les pertes engrangées, raison pour laquelle il entend présenter au gouvernement des solutions juridiques compatibles avec la législation européenne.

Plus d'un million de familles pratiquent ou vivent de l'équitation, qui est aujourd'hui le troisième sport national en France, selon les associations équestres.

Gérard Bon