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Société

Les prix de la viande risquent de grimper avec ceux des matières premières

Dans les rayons des supermarchés, les prix de la volaille ont déjà augmenté de 6,5% depuis un an.

Dans les rayons des supermarchés, les prix de la volaille ont déjà augmenté de 6,5% depuis un an. - -

Agriculteurs, industriels et distributeurs ont signé un accord hier mardi, pour répercuter l'envolée des matières premières agricoles sur les prix de la viande, de la production au consommateur.

Producteurs de porc, volaille et bovin, industriels et distributeurs se sont mis d'accord, hier mardi, sur un dispositif dont l'objectif est de répercuter l'envolée des cours des matières premières agricoles sur les prix de la viande. Un accord signé sous l’égide du ministère de l’Agriculture. L’objectif de cette mesure est d’éviter que l'agriculteur soit le seul à supporter l'envolée des matières premières.

« 70% de mon poulet c'est de l'aliment, donc des céréales »

Jean-Michel Schaffer est producteur de volaille et président des jeunes agriculteurs. Pour lui, cette mesure va permettre de soulager de nombreux acteurs de la filière : « 70% du coût de mon poulet c’est de l’aliment qui est composé à 80% de céréales. Donc lorsque les céréales doublent de prix on voit bien la répercussion, en termes de coûts de production, pour les éleveurs. Le principe de cet accord c’est de dire : au lieu de se revoir tous les 6 mois comme la loi le prévoit, quand il y a de très fortes augmentations de prix comme c’est le cas actuellement, on essaie de se revoir avant pour renégocier commercialement entre la grande distribution et les industriels afin de voir de quelle manière on peut répercuter l’ensemble de ces prix ».

Les prix déjà en hausse dans les rayons

Le problème c'est que les négociations auront lieu sur la base du volontariat. Les acteurs de la filière n’ont pas l’obligation de faire évoluer le prix d'achat lors de chacune de ces réunions. De plus, même si les distributeurs expliquent qu’ils n’ont pas l’intention pour l’instant de répercuter cette hausse, on se doute que le prix de la viande sera plus élevé dans les rayons des magasins. Surtout que depuis un an, les prix ont déjà augmenté de 3.1% (dont 6.5% pour la volaille).

« +0,20 € au kilo ça va, mais +1 € on ne pourra pas le supporter »

Certains agriculteurs, comme Jean-Raymond Dumas, boucher dans les Yvelines, ressentent déjà cette hausse des prix : « On a un frémissement des augmentations du prix de la viande, ce qui est compréhensible vu ce que les éleveurs subissent. Le veau et le bœuf ont augmenté de 10 à 20 centimes au kilo. Chez nous il n’y a pas de soucis car les véritables bouchers n’ont pas peur de mettre 10 à 20 centimes de plus pour garder notre qualité. C’est sûr que l’ on baisse nos marges, c’est un fait. On va pouvoir le supporter un peu mais si ça augmente d’un euro on ne pourra plus le supporter, parce que nos charges elles, restent les mêmes… ».

La Rédaction, avec Thomas Chupin