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Les Indignés espagnols poursuivent l'occupation à Madrid

Le mouvement des Indignés espagnols a voté lundi la poursuite de l'occupation de la Puerta del Sol, dans le centre de Madrid, où ils protestent depuis des jours contre la gestion de la crise économique et financière. /Photo prise le 30 mai 2011/REUTERS/An

Le mouvement des Indignés espagnols a voté lundi la poursuite de l'occupation de la Puerta del Sol, dans le centre de Madrid, où ils protestent depuis des jours contre la gestion de la crise économique et financière. /Photo prise le 30 mai 2011/REUTERS/An - -

par Tracy Rucinski MADRID (Reuters) - Le mouvement des Indignés espagnols a voté lundi la poursuite de l'occupation de la Puerta del Sol, dans le...

par Tracy Rucinski

MADRID (Reuters) - Le mouvement des Indignés espagnols a voté lundi la poursuite de l'occupation de la Puerta del Sol, dans le centre de Madrid, où ils protestent depuis des jours contre la gestion de la crise économique et financière.

La prolongation de l'occupation, au moins jusqu'à jeudi, a été décidée tard dimanche soir par les centaines de personnes qui se trouvaient encore sur la place.

Le mouvement dont les formes d'organisation s'inspirent du "printemps arabe" est apparu lors de la campagne des élections locales et régionales du 22 mai.

Il a mobilisé plusieurs dizaines de milliers de personnes à travers l'Espagne pour dénoncer la politique d'austérité et le chômage, conséquence selon ses partisans d'une "séquestration des démocraties européennes par les marchés financiers internationaux".

"Los Indignados" reprochent aux gouvernements d'avoir renfloué les pertes du secteur financier après la crise de 2008-2009 et d'en faire payer le prix aux peuples, victimes de l'austérité et du chômage (qui dépasse les 20% en Espagne, avec un taux de 45% chez les jeunes).

Les élections du 22 mai ont tourné à la déroute pour le Parti socialiste, au pouvoir, qui a perdu notamment ses bastions de Barcelone et Séville.

Le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero, qui ne briguera pas un nouveau mandat lors des élections législatives de 2012, va devoir trouver un juste milieu entre les revendications contradictoires de ce mouvement social, d'une part, et, d'autre part, des investisseurs et des marchés qui réclament eux davantage de contrôle sur le déficit public.

Le mouvement espagnol, qui se présente sous le nom de "Democracia Real Ya" (Démocratie réelle maintenant), a essaimé ces derniers jours dans d'autres capitales européennes, à Paris notamment, où un mouvement "Réelle démocratie" affirme qu'une "révolution européenne" est en cours.

Invité dimanche de Canal+, Alain Juppé, le ministre français des Affaires étrangères, a dit cependant qu'il ne croyait pas à un "été européen" qui ferait suite au "printemps arabe".

A Athènes, qui a dû se résoudre à mettre en oeuvre une sévère politique d'austérité en contrepartie du soutien financier du FMI et de l'Union européenne, plusieurs dizaines de milliers de Grecs ont exprimé leur colère dimanche contre leur classe politique.

Henri-Pierre André pour le service français